Résultats

France - National 2 04/20 16:00 - Racing Paris v Dinan Lehon L 0-2
France - National 2 04/13 16:00 - Châteaubriant v Racing Paris L 2-1
France - National 2 04/06 16:00 - Racing Paris v US Granvillaise D 0-0
France - National 2 03/23 15:00 - Aubervilliers v Racing Paris L 2-1
France - National 2 02/24 17:00 - Racing Paris v Saint Malo W 1-0
France - National 2 02/16 19:00 - FC Chambly Oise v Racing Paris L 1-0
France - National 2 01/27 19:00 - Racing Paris v Beauvais L 0-2
France - Coupe de France 01/21 16:30 5 Racing Paris v Lille L 0-1
France - National 2 01/13 15:00 - Guingamp II v Racing Paris W 0-2
France - Coupe de France 01/05 17:00 6 FC Chambly Oise v Racing Paris W 1-2
France - National 2 12/16 17:00 - Racing Paris v Boulogne W 2-1
France - Coupe de France 12/10 12:30 37 AS Villers Houlgate v Racing Paris W 1-3

Stats

 TotalHomeAway
Matches played 23 14 9
Wins 9 5 4
Draws 7 4 3
Losses 7 5 2
Goals for 22 11 11
Goals against 19 12 7
Clean sheets 9 6 3
Failed to score 11 8 3

Le Racing Club de France, abrégé en RC France ou Racing CF et couramment appelé le Racing, est un club fondé à Paris en 1896, en tant que section football du Racing Club de France, un club omnisports parisien créé le 20 avril 1882 et situé à Colombes (Hauts-de-Seine) dans la banlieue au nord-ouest de Paris.

Le Racing connaît de nombreuses identités au cours de son histoire et deux périodes de professionnalisme. La première, la plus longue, de 1932 à 1966, sous le nom de Racing Club de Paris, le voit compter parmi les principaux clubs du championnat de France et celui qui représente le plus souvent la capitale grâce à des joueurs de renom et un jeu spectaculaire. Cette période lui permet de réaliser le doublé coupe-championnat en 1936, et d'enlever la Coupe de France à quatre autres reprises. Principal club parisien depuis le déclin du Red Star après guerre, le club fusionne en 1966 avec Sedan pour devenir le Racing Club de Paris Sedan jusqu'en 1970.

Le club renaît dans les années 1980 sous le nom de « Racing Paris 1 » puis de « Matra Racing », sous l'impulsion de l'homme d'affaires Jean-Luc Lagardère, afin de redorer le blason ciel et blanc et de devenir le second grand club de football de la capitale avec le jeune Paris Saint-Germain. Malgré l'importance des sommes investies, l'équipe ne rencontre de succès ni sportif ni populaire. Finalement lâchés par leur investisseur, les Parisiens atteignent en guise d'adieu la finale de Coupe de France 1990. Plombé par des déboires financiers chroniques, le club replonge dans l'amateurisme dont il n'est pas sorti aujourd'hui.

En dehors de ces deux périodes, le club se trouve sous la tutelle plus ou moins marquée du Racing Club de France, club omnisports. En 2007, la section football, soutenue depuis 1991 par le Conseil général des Hauts-de-Seine, doit prendre son indépendance. Après un partenariat de trois ans avec la ville de Levallois-Perret, le club revient en 2012 à Colombes, la ville où il est basé historiquement. Les Racingmen sont en effet résidents depuis de longues années du stade Yves-du-Manoir.

Le Racing évolue aujourd'hui en National 2 (4e division).

History

Chronologie
  • 1882 : fondation du club omnisports du Racing Club de France.
  • 1896 : création de la section football.
  • 1932 : création d'une section professionnelle sous le nom de Racing Club de Paris.
  • 1936 : doublé coupe-championnat.
  • 1949 : dernière victoire en Coupe de France.
  • 1966 : Fusion avec l'Union Athlétique Sedan Torcy pour devenir le Racing Club de Paris-Sedan.
  • 1981 : la section retrouve sa célèbre appellation de RC Paris.
  • 1983 : fusion avec le Paris FC et création d'une section professionnelle.
  • 1987 : le club devient le Matra Racing, du nom du groupe Matra.
  • 1989 : désengagement du groupe Matra, le club est renommé Racing Paris 1 (RP1).
  • 1990 : rétrogradé sportivement en D2, le RP1 repart volontairement en D3 pour raisons financières.
  • 1991 : après un rapprochement avec le CG des Hauts-de-Seine, le club devient Racing 92.
  • 1999 : nouveau projet sous le nom RC Paris.
  • 2005 : mis en liquidation, le football retourne sous le giron du club omnisports.
  • 2007 : la section football reprend son indépendance et devient le RC France football 92.
  • 2009 : rapprochement avec le Levallois SC, le club devient le RC France football-Levallois 92.
  • 2012 : de retour à Colombes, le club devient le RC France football Colombes 92 puis l'année suivante de Racing club France Football.

Les débuts du Racing en football (1896-1935)

Création du Racing et premiers succès (1896-1917)

Le RCF en juillet 1897.

Le , des élèves du Lycée Condorcet à Paris fondent le « Racing Club » afin d'améliorer les conditions dans lesquelles ils pratiquent le sport, et notamment la course à pied. Renommé en 1885, le « Racing Club de France » bénéficie l'année suivante de la concession sur un terrain du bois de Boulogne, la Croix-Catelan, et s'impose dès lors rapidement comme le grand club omnisports des quartiers bourgeois de l'Ouest parisien. Ses premières sections d'importance sont l'athlétisme et le tennis. À la fin des années 1880, le club ciel et blanc s'engage, sous l'impulsion de son secrétaire général Georges de Saint-Clair et aux côtés du Stade français, dans la création de l'Union des sociétés françaises de sports athlétiques (USFSA), une fédération qui fera de la défense de l'amateurisme une de ses priorités. Alors que les premières équipes de « football association » naissent en France, le Racing préfère ouvrir une section de « football rugby », un sport resté amateur en Angleterre. Cette dernière remporte le bouclier de Brennus en 1892, 1900, 1902, 1959, 1990, 2016.

Équipe du RC de France le jour de la finale de la Coupe Dewar 1906.

Choqués par les dérives du « football association » en Grande-Bretagne, professionnalisme au premier chef, les dirigeants parisiens attendent 1896 pour créer officiellement une section football, bien que les premières traces de la pratique de ce sport par des Racingmen remontent à 1891. Le club participe en 1897 à sa première compétition de football avec la quatrième édition du championnat de France USFSA, dont il termine quatrième sur neuf. L'année suivante, le Racing est battu en demi-finale de la Coupe Manier, réservée aux clubs français n'alignant pas plus de trois joueurs étrangers, par le Club français. Le championnat de France USFSA, initialement réservé aux clubs parisiens, s'ouvre à partir de 1899 aux clubs de province, dans le cadre d'un championnat en deux phases. Les Racingmen connaissent leur premier succès en 1902 avec le championnat USFSA de Paris, remporté sur l'United SC en match d'appui. Vainqueur facile du Havre en demi-finale du tournoi national (5-1), le club parisien doit cependant s'incliner face au RC Roubaix en finale (3-4 ap) : le but victorieux des nordistes est inscrit à la 175e minute, en mort subite. Les Racingmen conservent leur titre parisien en 1903, mais après avoir écarté les Caennais de l'UA Lycée Malherbe, ils sont de nouveau battus par les Roubaisiens. Après un match nul au Parc des Princes (2-2 ap), la finale est rejouée à Lille, où les Nordistes remportent leur deuxième titre.

Équipe du RC France en 1909.

En 1907 enfin, le Racing est champion de France : invaincus en championnat de Paris, vainqueurs de l'US Saint-Servan en quart (5-0) et de l'Olympique de Marseille en demi (3-1), les coéquipiers du capitaine et international français Pierre Allemane viennent à bout du RC Roubaix en finale au Parc des Princes. Menés 2-0, ils renversent la tendance grâce à un triplé de l'attaquant anglais Astley. De 1905 à 1907, les footballeurs du Racing remportent à trois reprises la coupe Sheriff Dewar, créée en 1899 par les clubs exclus de la coupe Manier du fait du quota de trois joueurs étrangers. De nouveau champions de Paris en 1908 et 1911, ils parviennent comme à chaque participation en finale de phase nationale mais échouent à remporter de nouveau le titre, respectivement face au RC Roubaix (à Tourcoing, 2-1) et face au Stade helvétique de Marseille (à Marseille, 3-2).

Les participations au Challenge international du Nord, où les Parisiens affrontent des clubs étrangers, sont en revanche peu concluantes (défaite au premier tour en 1901, forfait en 1908) ; et l'équipe ne participe pas au Trophée de France opposant depuis 1907 les champions des différentes fédérations, l'USFSA refusant longtemps d'y prendre part. En 1914, la Première Guerre mondiale éclate, interrompant les compétitions sportives. Si l'on sait les pertes subies parmi les joueurs de la section rugby, il n'en est pas de même pour le football. Mais il est probable que l'équipe du Racing a été fortement affectée, comme toutes les autres, à l'exemple de la mort d'André Puget, un des seuls internationaux du Racing d'avant guerre.

Transition vers l'échelle nationale et le professionnalisme (1917-1935)

L'équipe de football parisienne du Racing CF lors d'un derby en coupe de France contre son voisin parisien du Red Star au Parc des Princes le 3 avril 1921.

Pendant l'entre-deux-guerres, le Racing semble d'abord se maintenir à un niveau national. Le RCF figure aussi parmi les quarante-huit participants de la première édition de la coupe de France en 1917, preuve qu'il est resté actif malgré les combats. L'équipe bat le Margarita Club du Vésinet (7-0), Le Havre (5-0) et le CA Paris (4-1), mais est battue par l'AS Française en quart de finale (2-4). Il est par ailleurs pour la sixième fois champion de Paris USFSA en 1919, échouant en quart de finale de la phase national face au Havre (0-1).

Dès lors, le Racing semble rentrer dans le rang d'un football français encore amateur et très régionalisé. Alors que l'amateurisme marron se répand en France, la défense du véritable amateurisme est alors personnifiée par Frantz Reichel, un ancien sportif accompli du Racing, devenu un dirigeant et journaliste influent. Le club évolue en Ligue de Paris (en « division d'honneur », soit la première division), mais les ténors du football parisien sont alors l'Olympique de Paris, le CASG Paris, le Club français et le Red Star. En tête de son groupe en 1920, le RCF est battu par les Audoniens en finale. Ceux-ci battent encore les Racingmen en demi-finale de coupe de France 1921 (4-3). Le Racing est relégué en deuxième division parisienne en 1925 et n'atteint plus les derniers tours de coupe de France.

Match de gala face au First Vienna au stade olympique de Colombes en 1932.

Le renouveau est bientôt amorcé : le club accède de nouveau à la division d'honneur en 1928, et l'année suivante est nommé un nouveau président pour la section football. Jean-Bernard Lévy, un homme d'affaires de 29 ans, redonne de l'ambition au club. Favorable à l’avènement du professionnalisme en France, en dépit des réserves des dirigeants du club omnisports, le président Lévy investit fortement dans le recrutement (avec les internationaux français Manuel Anatol, Émile Veinante, Edmond Delfour puis Raoul Diagne, l'international hongrois Ferenc Lhottka, etc.) et les résultats s'améliorent sensiblement.

Voyage en Turquie des joueurs de football Racing dans le journal du soir du 30 juin 1932

Le Racing dispute sa première finale de coupe de France, la compétition la plus importance du pays, en 1930. Face au FC Sète le Racing perd son gardien Tassin sur blessure à treize minutes de la fin, et termine la rencontre à dix avec un joueur de champ, Ozenne, dans les buts. Pourtant l'équipe parisienne ouvre le score trois minutes plus tard par Lhottka, mais Sète égalise peu après et remporte le match en prolongation (1-3). La même année est également disputé un premier match amical entre le Racing et les Anglais d'Arsenal (2-7), amorce d'une longue tradition de rencontres amicales annuelles entre les deux clubs. Par ailleurs, le club multiplie les matchs amicaux de prestige, à domicile et à l'extérieur, face aux meilleurs clubs européens. Champion de Paris en 1931 et 1932, le Racing est demi-finaliste de coupe en 1932 (défaite face à Cannes, 0-1, à Sète).

Photo des capitaines du RCP et d'Arsenal FC au stade olympique de Colombes en 1934.

Le professionnalisme est finalement officialisé en France en 1932, dans le cadre du lancement du premier championnat de France de football. La section football du Racing, à la lumière de ses récents résultats, mériterait d'y figurer, mais le Racing Club de France reste un club où l'amateurisme est fondamental. Le président Lévy obtient finalement des dirigeants omnisports l'autorisation de sauter le pas, mais la section football doit s'émanciper du RCF (tout en restant sous sa tutelle) en devenant une association autonome sous un nouveau nom. Le « Racing Club de Paris » est né. La première journée de première phase de la première saison du championnat est disputée le . Engagé dans le groupe A, le Racing affronte Hyères au stade Jean-Bouin de Paris. Le défenseur Raoul Diagne inscrit les deux premiers buts du Racing dans l'ère professionnelle, au cours d'un match qualifié de « médiocre » (2-1). Dès le mois d'octobre, les footballeurs évoluent de plus en plus régulièrement au Parc des Princes, plus central que le stade de Colombes et dont la capacité a été portée à 40 000 places quelques mois plus tôt. Le RC Paris termine finalement troisième du groupe A, à sept points de l'Olympique lillois qui remporte la finale contre l'AS Cannes. La formule en deux groupes de vingt clubs évolue vers un groupe unique dès la saison 1933-1934. Malgré la qualité de son effectif sur le papier, le Racing, trop souvent battu, termine onzième (sur quatorze) en 1934. Il retrouve le podium l'année suivante, mais à onze points de Sochaux, et déçoit en coupe. À l'occasion des matches Racing-Arsenal, les Pingouins se déplacent en avion à Londres fin novembre 1932 pour y affronter les Gunners à Highbury. C'est le premier déplacement aérien pour un club français.

L'apogée des « Pingouins » (1935-1962)

Le doublé de 1936 suivi de deux coupes (1935-1940)

Sous la direction du visionnaire George Kimpton, un entraîneur britannique rigoureux et expert de la tactique « WM » en vogue à l'époque, les Parisiens entament de meilleure manière la saison 1935-1936, malgré la longue absence de leur fameux gardien de but Rudi Hiden. Pour la réception de l'Olympique lillois, le leader, en janvier, 27 193 spectateurs se pressent au Parc des Princes, établissant un nouveau record d'affluence en première division. Battus par les Nordistes (2-3), les Parisiens sont distancés de cinq points ; ils alignent pourtant dès lors les victoires en championnat et en coupe de France, au cours de laquelle sont éliminés facilement les amateurs de Lorient (DH, 5-1) et de Villeurbanne (D2, 3-0), puis les professionnels de Caen (5-1). En quart, le Racing retrouve l'Olympique lillois dans un nouveau match au sommet. Après un match nul à Paris (2-2), les Racingmen prennent le dessus à Roubaix (3-0), puis éliminent Sochaux en demi-finale (3-0). Le Racing doit affronter en finale Charleville, un club professionnel de deuxième division qui comptent dans ses rangs le prometteur gardien de but Julien Darui et le défenseur Helenio Herrera. La rencontre est étriquée face à une équipe très défensive, mais le Racing l'emporte tout de même (1-0), grâce à un but de son avant-centre Roger Couard.

Pointant à ce moment-là à la troisième place en championnat derrière Lille et Strasbourg, le Racing compte deux matches en retard à jouer, reportés en raison du parcours en coupe, dont un à Sochaux, champion en titre. Les hommes de Kimpton les remportent, s'adjugeant le championnat avec trois points d'avance sur Lille. Même si l'exploit n'est pas une première en France, la performance ayant été effectuée pour la première fois par le FC Sète deux ans plus tôt, le doublé est historique pour le club.Les larmes de Kimpton après la finale de Coupe de France, compétition de football la plus prestigieuse à l'époque, et la joie de joueurs comme les Autrichiens Rudi Hiden et Gusti Jordan, l'ailier international français Émile Veinante, ou Raoul Diagne, premier joueur noir à remporter la coupe, consacrent un des plus beaux sommets du Racing.

Photo de la finale de la coupe de France 1939 opposant le Racing à l'Olympique lillois au stade olympique de Colombes.

Le Racing ne parvient cependant pas à conserver son titre de champion en 1936-1937 : handicapés par une première moitié de saison très moyenne, les Parisiens reviennent malgré tout sur la tête, mais une défaite lors de l'avant-dernière journée sur le terrain du Red Star les condamne au troisième rang, à un petit point de l'Olympique de Marseille, champion, et du FC Sochaux-Montbéliard, deuxième. La saison 1937-1938 est plus difficile puisque ceux que l'on surnomme les « Pingouins » ne terminent qu'au treizième rang sur seize.

En 1938-1939, le Racing se reprend et après avoir passé l'hiver en position de leader, termine de nouveau troisième, à quatre points du champion, le FC Sète, qui avait pourtant été balayé à Paris en février. Cette saison est aussi celle d'un nouveau succès en coupe de France : après un parcours aux allures de promenade (3-0 contre Quevilly, 4-0 contre Mulhouse, 3-1 contre Roubaix), le Racing domine le SC Fives en demi-finale (1-0) et accueille l'Olympique lillois à Colombes. La presse s'attend à un triomphe parisien, comme le journal L'Auto : « Battre le Racing à la régulière ? Impossible, et Roubaix l'a bien vu ». Avant le match se déroule une scène insolite : Raoul Diagne, August Jordan et Oscar Heisserer promènent sur la pelouse un pingouin emprunté au zoo de Vincennes, pour porter bonheur au club qui en a fait son symbole. La victoire est en tout cas au rendez-vous, grâce à des buts de l'Argentin Perez, du capitaine Veinante et de Mathé (3-1).

La Seconde Guerre mondiale est déclarée à l'automne suivant. L'entraîneur Kimpton, recruté par le FC Rouen, est remplacé par Ely Rous. Le championnat, éclaté par zones géographiques, se tient mais toutes les rencontres n'ont pas lieu, expliquant l'avant-dernière place du club dans le groupe Nord en 1939-1940. Dans le même temps la coupe de France est maintenue, et le Racing bénéficie de permissions pour ses joueurs mobilisés. Ayant éliminé sur son passage le SO Cholet (8-0), le FC Sochaux (3-1) et le FC Rouen de Kimpton en demi (8-4), le tenant du titre est opposé, le 5 mai au Parc des Princes, à l'Olympique de Marseille, déjà cinq fois vainqueur de la compétition. Le Racing peut compter sur la présence de ses cinq naturalisés (les « Autrichiens » Hiden, Jordan et Hiltl, et les « Hongrois » Mathé et Weiskopf). En l'absence de Veinante, le capitaine, retenu sous l'uniforme, le brassard revient à René Roulier, 20 ans, attaquant sorti de l'école de formation. Ce dernier inscrit le but égalisateur et Mathé le but décisif. Les deux buts sont contestés par l'OM pour hors-jeu en vain ; le Racing remporte sa troisième coupe de France (2-1).

Années de parenthèse et retour du Racing des « Pieds noirs » (1940-1945)

Quelques jours plus tard, le 13 mai, l'offensive de Sedan entraîne l'« étrange défaite » française, et l'armée allemande occupe Paris le 13 juin. Le football passe au second plan. Le président du Racing Jean-Bernard Lévy, mort au combat quelques jours après la victoire en coupe de France, contribue jusqu'au bout à la pérennité de « son » club en lui léguant par testament une somme importante. Malgré les risques que cela suppose face à l'occupant antisémite, le Racing donne à la médaille d'or du club le nom de Jean-Bernard Levy. Son successeur est André Dehaye, ancien joueur des années 1920, devenu l'adjoint de Levy.

Certains joueurs (Raoul Diagne et Maurice Dupuis notamment) se replient à Toulouse, qui caracolera en tête du championnat de zone libre (deux fois deuxièmes et une fois premiers). En zone occupée, le Racing, qu'entraîne désormais l'ancien capitaine Veinante, végète dans le championnat de zone occupée : septième et dernier en 1941, quatrième sur neuf en 1942, septième sur seize en 1943. En 1943-1944, le régime de Vichy interdit le professionnalisme et organise un championnat entre sélections régionales. L'équipe professionnelle du RCP est mis en sommeil et certains de ses joueurs sont intégrés à l'équipe fédérale Paris-Capitale, avec d'autres éléments venus du Red Star ou encore du CA Paris. La libération de la France permet un certain retour à la normale.

Le championnat 1944-1945 reste perturbé par les conflits. Dans le groupe Nord, le Racing est dernier du classement au mois de janvier, mais le nouvel entraîneur Paul Baron, qui sort de plusieurs années sur le banc de l'AS Saint-Eugène à Alger et de la sélection de l'armée de l'air, dispose de relations qui lui permettent de renforcer sensiblement l'effectif. Marcel Salva, Jean-Claude Samuel et René Vidal, André Philippot et Pierre Ponsetti sont recrutés en Algérie : les « Pieds-Noirs » du Racing, auxquels s'ajoute Lucien Jasseron, venu du Havre, permettent au Racing de finir à la sixième place. Surtout, cette équipe profondément renouvelée s'exprime pleinement en coupe de France : 4-1 contre les Girondins de Bordeaux, 1-0 contre l'Arago Orléans, 2-1 contre l'OGC Nice, et le Racing se retrouve en finale, accueillant le Lille Olympique Sporting Club, tout juste né cette saison-là de la fusion des principaux clubs lillois. Le 6 mai, soit deux jours avant la capitulation allemande du 8 mai 1945, devant plus de 40 000 spectateurs à Colombes les « Pingouins » remportent la quatrième coupe de l'histoire du club après un match à sens unique (3-0), grâce à des buts de ses deux « pieds noirs » Philippot et Ponsetti, et un dernier d'Oscar Heisserer. Le RCP se hisse par la même occasion à la troisième place du palmarès de la Coupe de France, seulement devancé par Marseille (six victoires) et par son voisin parisien du Red Star (cinq).

Une nouvelle coupe pour le « tourbillon » parisien (1945-1949)

Malgré cette performance, le RC Paris ne parvient pas à se battre pour le titre en championnat, d'autant que certains de ses Pieds-Noirs préfèrent rentrer en Algérie. Huitième en 1945-1946, il tombe à la quinzième place en 1946-1947, à deux points du RC Lens relégué. Les nombreux internationaux de l'équipe se montrent incapables de maintenir le niveau de l'équipe sur la durée. Pourtant ils sont capables du meilleur, comme lorsqu'ils remportent leur première victoire amicale contre Arsenal en 1946 (2-1), un exploit réédité l'année suivante (4-3). En 1946 et 1948, le Racing subit par ailleurs la loi des Lillois revanchards en Coupe de France, au stade des quarts de finale, après des confrontations disputées.

L'équipe est profondément modifiée par l'entraîneur Paul Baron. Organisée autour de joueurs expérimentés et renforcée de nombreux « titis » de région parisienne, elle pratique un jeu très offensif, parfois qualifié de « tourbillon ». Les Parisiens remontent à la septième place en 1948 et à la sixième en 1949. Les Racingmen signent cette année-là leur retour en coupe de France. Eux qui n'ont plus dépassé les quarts de finale depuis 1945 élimine l'Arago d'Orléans en match d'appui, le SM Caen, Quevilly, Nîmes après prolongation, puis le FC Metz en demi-finale, en match d'appui. Le , la finale oppose de nouveau le Racing à Lille, son grand rival de ces dernières années, vainqueur de la Coupe les trois années précédentes. Dans un stade de Colombes plein (61 473 spectateurs, record d'affluence), les Racingmen (qui portent au bras un crêpe noir en hommage à leur ancien coéquipier Émile Bongiorni, disparu quatre jours plus tôt avec tout le Grande Torino dans le drame aérien de Superga) étrillent l'équipe lilloise avec une attaque plus percutante que jamais. Les jeunes Gabet et Quenolle inscrivent trois buts en première mi-temps, Vaast, écarté en cours de saison pour des raisons contractuelles, un quatrième ; le match s'achève sur le score de 5-2. Le Racing du capitaine Leduc, brillamment mené par Tessier, enlève ainsi sa cinquième coupe de France. Quelques jours plus tard, Lille perd le championnat après un match reporté de la dernière journée, devancé par le Stade de Reims qui entame ses meilleures années.

La finale malchanceuse de 1950 puis régression momentanée (1950-1954)

Match amical entre le Racing de Paris et le Racing de Buenos Aires au Parc des Princes en 1950.

Si l'équipe déçoit encore en championnat en 1949-1950 (septième, à quinze points des Girondins de Bordeaux, champions pour la première fois), elle s'avance en tenant du titre confiant en coupe de France, en éliminant notamment Caen (2-0), Sète (5-2), Lille, de nouveau, en quart (2-0) et Nîmes en demi (3-0). Le Racing est considéré comme favori le 14 mai, jour de la finale à Colombes, car le Stade de Reims auquel il est opposé, s'il a remporté le championnat l'année précédente, dispute pour la première fois une finale de coupe, après avoir bénéficié d'un parcours relativement facile. Le record d'affluence (61 722 spectateurs) du stade Yves-du-Manoir est de nouveau battu, ainsi que celui de la recette (11 477 000 francs). Les Racingmen semblent bien mériter leur statut de favoris : la première période les voit dominer largement Reims et toucher deux fois les montants par Gudmundsson et Tessier. Le gardien adverse, Paul Sinibaldi, se dit après coup « ébloui » par cette « démonstration [...] éclatante. » La réussite fuit encore les Parisiens en 2e mi-temps quand le poteau sauve de nouveau Reims, puis quand Quenolle se voit refuser deux buts, pour hors-jeu et pour une charge sur Robert Jonquet discutée. La conclusion du match est cruelle : le jeune Francis Méano ouvre le score pour Reims, qui double la mise quelques instants plus tard. Le club champenois remporte une victoire dont Albert Batteux, le capitaine (et futur entraîneur rémois), confesse qu'elle est particulièrement chanceuse. Paul Baron et ses joueurs ne remportent pas la sixième coupe convoitée. Aucune ne s'y est depuis ajoutée.

Les saisons suivantes sont plus difficiles. Le Racing frôle la relégation en deuxième division en 1951 (treizième, à deux points du premier relégable Sète), en 1952 (quatorzième, à quatre points du premier relégable Marseille) et n'y échappe finalement pas en terminant en dix-septième position en 1953, malgré les neuf internationaux de son effectif (l'inter brésilien Yeso Amalfi, le gardien de but René Vignal, le demi Henri Arnaudeau, les anciens Roger Lamy et Roger Gabet, le Marocain Abderrahman Mahjoub ou encore le jeune buteur Thadée Cisowski). En coupe de France, le RCP n'y dépasse pas les quarts de finale entre 1950 et 1954. Cette régression est notamment vue comme la conséquence des changements tactiques décidés par Paul Baron, qui est finalement démis de ses fonctions d'entraîneur fin 1952, alors que le Racing est dernier du classement. Auguste Listello puis Jacquemet n'ayant pas su empêcher la relégation, l'ancienne vedette de l'équipe Gusti Jordan effectue son retour pour prendre en main l'équipe reléguée. Les Parisiens terminent troisièmes de deuxième division avant de prendre le dessus sur le Stade français en barrage de montée, au cours d'un derby joué dans une ambiance tendue : le Racing l'emporte de justesse à l'aller (2-1) puis assure un match nul 2-2 qualificatif à Colombes.

Grâce à la qualité de son effectif, le Racing peut compter sur un prestige toujours important, comme l'illustrent les nombreux matchs de gala auxquels prend part le club. En 1953-1954, plus de 60 000 spectateurs assistent notamment à la réception du Racing à White Hart Lane, le terrain des Londoniens de Tottenham.

Équipe spectaculaire, résultats frustrants (1954-1962)

Le groupe de Jordan, renforcé en défense par des joueurs du calibre des internationaux autrichien Ernst Happel et français André Jacowski et Roger Marche, revient progressivement aux avant-postes du football français, dominé alors par le Stade de Reims et Nice : huitièmes en 1955, sixièmes en 1956, les Parisiens sont quatrièmes à la fin de la saison 1956-1957. Ils bénéficient notamment de l'apport de leurs deux attaquants Pierre Grillet et, surtout, Thadée Cisowski qui termine meilleur buteur du championnat en 1956 avec 31 buts et en 1957 avec 33 buts. En juin, le club organise la première édition du tournoi international de Paris pour son 25e anniversaire. La saison suivante est décevante : le RC Paris termine au neuvième rang et Auguste Jordan est remplacé en mars par Pierre Pibarot, l'ancien « tacticien » de l'équipe de France auprès de Gaston Barreau.

Avec ce nouvel entraîneur, le Racing vire en tête du championnat 1958-1959, mais une baisse de régime en fin de saison, provoquée notamment par les blessures de Grillet et Cisowski, conduit l'équipe à la troisième place, à sept points de l'OGC Nice. Le classement final est le même en 1959-1960, malgré un record historique de 118 buts inscrits dans la saison en première division. Le jeu ultra-offensif du Racing tire parti du réalisme de Cisowski (de nouveau meilleur buteur du championnat en 1959 avec 30 buts, et deuxième en 1960 avec 27 buts), mais aussi de la qualité de ses autres attaquants : Grillet, Pillard, Guillot, Ujlaki, Heutte, Tokpa, recruté pour la somme record de 26 millions de francs, ou encore Van Sam. Alimentés par des défenseurs et des demis de grande qualité, les attaquants permettent au Racing de terminer à plusieurs reprises à la première place des buts marqués (1956, 1959, 1960, 1961, 1962). Ce style offensif séduit les spectateurs du Parc des Princes qui, avec 20 000 personnes de moyenne à chaque match, est de loin le stade le plus fréquenté du pays. Le Racing est un monument de la capitale, soutenu par le RCF et ses nombreuses équipes d'amateurs et de jeunes (jusqu'à soixante-dix, dont quatorze équipes seniors).

Les Parisiens ne parviennent cependant pas à remporter le championnat, échouant tout près à deux reprises. En 1960-1961, ils sont à la lutte avec l'AS Monaco : devant jusqu'à Noël, les Ciel et Blanc sont ensuite distancés. Ils reviennent sur les Monégasques en fin de saison, les battant nettement à domicile à quatre journées de la fin (3-0). Mais à la dernière journée, un match nul au Havre combiné à une victoire de Monaco offre le titre au club de la principauté. Le scénario de la saison 1961-1962 est très différent mais tout aussi frustrant. Le Racing n'occupe jamais la première place mais reste embusqué jusqu'à la dernière journée, avant laquelle Nîmes devance Reims et le Racing d'un point. Les Nîmois s'inclinent en déplacement contre le Stade français (1-0) et le Racing l'emporte face à Monaco (2-1). Mais Reims s'impose dans le même temps face à Strasbourg, et largement (5-1). À égalité de points avec les Parisiens, les Rémois décrochent le titre selon la règle du goal average. Le ratio des buts marqués sur les buts encaissés est de 1,383 pour Reims contre 1,365 au Racing, soit un écart d'un seul but sur l'ensemble de la saison. Le Racing, champion à la mi-temps et pendant une partie de la seconde période, termine une nouvelle fois bredouille.

En 1960-1961, le Racing participe à l'éphémère Coupe anglo-franco-écossaise, perdant contre Newcastle 5-3 en score cumulé.

La chute et le retour à l'amateurisme (1962-1982)

Descente en deuxième division et fin du professionnalisme (1962-1966)

Après avoir à deux reprises effleuré le titre, le Racing est entraîné dans une chute vertigineuse. Les Parisiens, marqués par ce double échec et affaiblis par l'âge grandissant de ses joueurs vedettes (Marche, Ujlaki, Marcel, Mahjoub, etc.), ne terminent qu'au dixième rang en 1963 malgré une attaque encore efficace (la meilleure du championnat avec 80 buts). Le remplacement de Pierre Pibarot à la tête de l'équipe par André Jeampierre, un fidèle du club, est censé redynamiser l'équipe. La saison 1963-1964 démarre sous de bons auspices, le RC Paris étant invité à participer à la coupe des villes de foires, l'ancêtre de la Coupe UEFA. Mais les Parisiens ne peuvent rien faire face au Rapid Vienne de Gerhard Hanappi, vainqueur des deux rencontres. Comme trop souvent, le Racing se montre brillant en attaque mais trop désorganisé en défense. Le même travers se confirme en championnat : une nouvelle fois parmi les meilleures attaques, le Racing souffre de la plus mauvaise défense du championnat, ce qui lui coûte finalement sa place en première division. Le trio de relégués est cette saison formé de l'élite nationale de la décennie précédente, le Racing étant accompagné par Reims et Nice.

Le Racing ne se remet pas de cette mésaventure aussi aisément qu'en 1953. Ses meilleurs joueurs partent vers d'autres cieux (Heutte, Ujlaki, Magny en 1964, Van Sam l'année suivante). En 1965, les Parisiens finissent douzièmes sur seize en D2, et en 1966, dix-septièmes sur dix-neuf. La situation financière du club s'est gravement et rapidement détériorée, les affluences étant en chute libre (environ 6 600 de moyenne en 1964-1965 et 4 300 en 1965-1966, contre 16 500 l'année de la relégation).

Pour sauver le statut professionnel du Racing, le président Dehaye trouve au printemps 1966 un accord avec l'UA Sedan-Torcy en vue d'une fusion, prévoyant notamment de jouer les rencontres à domicile alternativement à Paris et Sedan. Plusieurs facteurs empêchent le projet : les règlements n'autorisant pas la possibilité de jouer alternativement dans deux stades, l'opposition de la fédération, et l'impossibilité pour deux clubs de ligues régionales distinctes de fusionner. Malgré tout, le président du Racing entre au comité directeur de l'UA Sedan-Torcy, prestement renommée « RC Paris-Sedan ». Même si plusieurs joueurs parisiens suivent leur ancien président, le club sedanais n'a de parisien que le nom et ne doit ses résultats qu'à lui, avec notamment une cinquième place en 1967 puis un podium en 1970, saison à la fin de laquelle il retrouve un nom plus approprié : Club sportif Sedan Ardennes.

Quinze ans parmi les amateurs (1967-1982)

En 1966, le club de football abandonne le professionnalisme et repasse sous l'égide du Racing Club de France dès le mois de juillet. L'effectif professionnel est dispersé : Biancheri arrête, Grizzetti, Duffez, Lopez, Kraft, Kula, Salaber partent. L'équipe première, qui n'a pas fusionné avec celle de Sedan contrairement au souhait de son ancien président, repart en championnat de France amateur, le troisième échelon du football français. L'équipe réserve, qui évoluait encore en CFA deux ans plus tôt, doit abandonner sa place en DH de Paris, le premier niveau régional. Affaibli par le départ massif de ses joueurs, le Racing termine 11e du groupe Est, et se trouve relégué en DH. Le Racing est à reconstruire.

Pour sa troisième saison en Division d'honneur de Paris, en 1970, le Racing, renforcé par le retour de Heutte, termine deuxième derrière la réserve du Red Star et peut ainsi remonter en CFA, devenu Division 3 à la faveur de l'élargissement des championnats nationaux. Le championnat de D2, élargi à trois poules de dix-huit clubs, devient « open » ; le Racing y postule pour la saison 1970-1971, mais n'est pas retenu. Les Parisiens échouent à monter en D2 en 1971, distancés par Cuiseaux-Louhans, avant de connaître une catastrophique saison qui les voit redescendre en DH en 1972. Ils remportent le titre de champion de Paris la saison suivante, au cours de laquelle ils ne sont éliminés qu'en 16e de finale de coupe de France par le futur vainqueur, l'Olympique lyonnais ; puis font de nouveau l'ascenseur en 1974.

Bloqué en DH, le RCF entame des négociations en vue d'une fusion avec le Paris FC (en 1974) et avec le Paris Saint-Germain (en 1977), sans résultat. Deuxième de DH en 1978 derrière la réserve du Red Star, le Racing est promu avec la majorité de ses concurrents dans le championnat de Division 4 créé cette année-là ; mais le malheur des Audoniens, qui déposent le bilan en fin de saison, fait le bonheur des « Ciel et blanc » qui les remplacent finalement dans le groupe Ouest de la D3. Le Racing y demeure dès lors et ambitionne de retrouver le professionnalisme, comme le symbolise en 1981 le retour au nom de ses plus belles heures : « Racing Club Paris ». Malgré le renfort de l'international Jean-Michel Larqué en fin de carrière en 1980, les Parisiens peinent pourtant à se mêler à la lutte pour la promotion, décrochée respectivement par Le Havre AC, le SM Caen, Fontainebleau puis le Red Star, vite revenu de DH. Seule consolation, le sommet de la saison 1981-1982 en 32e de finale de coupe de France : le RCP affronte l'AS Saint-Étienne au Parc des Princes devant 20 000 spectateurs. Larqué,joueur, ne peut empêcher la victoire sèche de son ancien club (0-3).

Les années Lagardère (1982-1989)

Le RP1, la fusion et le retour en D1 (1982-1984)

En 1982, l'homme d'affaires Jean-Luc Lagardère décide d'investir dans le football dans le but de monter un second grand club à Paris aux côtés du Paris SG, membre de l'élite depuis 1974. Il pense d'abord à une fusion du Racing et du Paris FC, qui évolue en D2, mais en l'absence d'informations précises sur les finances du PFC, les dirigeants du Racing Club de France refusent. Lagardère rachète alors seul le Paris FC, qui accuse une dette de plus de quatre millions de francs, le rebaptise « Racing Paris 1 » et lui donne les mêmes couleurs bleu ciel et blanc de son voisin, avec l'accord de ses dirigeants. Lagardère obtient surtout de ces derniers qu'en cas de maintien du RP1 en D2, les deux clubs pourront fusionner. Ce qui ne manque pas d'arriver : l'équipe première du RP1, en D2, est rattachée au Racing, tandis que la réserve et les équipes de jeunes de l'ex-Paris FC sont renvoyées en quatrième division, sous le nom de Paris FC 83.

Les objectifs sont ambitieux, mais leur réalisation passe par une promotion dans l'élite. Lagardère injecte les fonds nécessaires au recrutement de joueurs confirmés en 1982 et 1983, comme le gardien Bas, les défenseurs Renaut et Zvunka, l'Argentin Noguès (qui ne reste qu'un an) et surtout l'international algérien Rabah Madjer, prometteuse vedette débarquée d'Algérie. Alain de Martigny est l'entraîneur de l'équipe. La montée est acquise en 1984, au cours d'une phase de barrage qui oppose d'abord le RCP à Lyon (3-1ap à Colombes), puis à Nice : les Aiglons remportent le match aller au stade du Ray (2-0), et marquent les premiers à Colombes au retour. Le match est alors interrompu par un orage et doit être rejoué : les Niçois marquent une nouvelle fois en début de match, mais le Racing, devant 30 000 spectateurs, marque trois buts en fin de rencontre et égalise sur l'ensemble des deux matchs. La règle du but à l’extérieur aurait été défavorable aux Parisiens, mais elle n'est exceptionnellement pas appliquée cette saison-là. Les deux équipes jouent donc une prolongation au cours de laquelle les locaux frappent de nouveau deux fois : leur victoire (5-1ap) les qualifie pour un troisième tour face à Saint-Étienne. À domicile devant 40 000 supporters, les Racingmen ne parviennent pas à s'imposer, mais à Geoffroy-Guichard, ils créent la surprise, arrachent leur ticket en D1 et envoient les Verts en D2 (0-2).

Les fastes de Matra (1984-1989)

Alors qu'il partage désormais le Parc des Princes avec le PSG, le Racing nourrit des ambitions importantes. De nouveau renforcée pour la saison 1984-1985, avec l'attaquant Pierre Sither et le défenseur international Philippe Mahut notamment, l'équipe termine en queue de classement, malgré le remplacement d'Alain de Martigny en cours de saison par son joueur Victor Zvunka. Malgré la relégation, Lagardère fait un nouvel effort de recrutement avec l'arrivée des internationaux Eugène Kabongo et Maxime Bossis.

L'équipe du Racing, désormais dirigée par René Hauss, remporte le titre de champion de deuxième division en 1985-1986, confortant ainsi les options de Lagardère. Pour la remontée dans l'élite, les recrutements sont particulièrement clinquants avec les internationaux uruguayen Enzo Francescoli, allemand Pierre Littbarski, français Thierry Tusseau et Luis Fernandez, joueur emblématique du Paris SG débauché à prix d'or. Pourtant la mayonnaise prend mal et les résultats sont décevants au regard des investissements consentis, puisque le RCP n'est que treizième.

Lagardère, bien décidé à mener son club en coupe d'Europe, attire en 1987 l'entraîneur portugais Artur Jorge, tout juste auréolé par sa victoire en coupe d'Europe avec le FC Porto. Il complète son groupe avec Gérard Buscher, international français, et Pascal Olmeta. Par ailleurs, après un lobbying auprès des autorités fédérales, celles-ci autorisent Jean-Luc Lagardère, malgré le règlement, à ajouter une marque commerciale au nom du club : le Racing devient « Matra Racing ». Les résultats semblent alors enfin suivre lors de la saison 1987-1988 : le Racing se hisse sur le podium à la mi-saison. Affecté par des problèmes personnels, Artur Jorge voit son équipe perdre pied en fin de saison (elle ne remporte pas une seule victoire au cours des douze dernières journées) et terminer à une décevante septième place. Le public, modérément euphorique dans le creux de l'hiver (26 290 spectateurs contre Bordeaux) déserte le Parc des Princes au printemps avec des affluences inférieures à 7 000 spectateurs. Malgré ses investissements, Lagardère n'a pas obtenu les résultats escomptés et n'est pas parvenu à recruter un public.

La saison 1988-1989 sonne la fin des illusions de Lagardère. L'équipe fait un parcours en bas de tableau et ne se sauve de la relégation qu'à la différence de buts aux dépens de Strasbourg. Las de ces échecs, du manque de soutien du public et des critiques des journalistes envers ceux qu'ils surnomment les « matraciens », un surnom partagé avec les autres salariés du groupe Matra, Lagardère annonce dès le mois d'avril qu'il se désengage. Privé de son mécène, le club redevient « Racing Paris 1 » et doit vendre ses principaux joueurs pour assurer son équilibre financier. La page Matra se tourne sur un échec, marqué par 300 millions de francs investis en pure perte.

Retour parmi le monde amateur (depuis 1989)

Derniers feux du professionnalisme (1989-1992)

Lagardère laisse le Racing dans une situation difficile : l'effectif est amputé de ses éléments-clés, et après qu'une nouvelle fusion eut été évoquée, avec le RC Lens cette fois, c'est avec une équipe composée pour l'essentiel par de jeunes joueurs, parmi lesquels on compte Jean-Louis Lima, David Ginola ou encore Stéphane Blondeau, que le nouvel entraîneur Henryk Kasperczak a pour mission de maintenir le club en D1. Rebaptisée Racing Paris 1, le premier nom du club de Lagardère, et évoluant sans sponsor maillot à la suite du retrait de Matra, l'équipe termine finalement dix-neuvième, ne précédant au classement que le FC Mulhouse, à un point de la dix-huitième place qualificative pour des barrages occupée par Nice.

Malgré ce parcours sans surprise en championnat, le Racing crée la sensation en coupe de France. Absent des derniers tours depuis des années, et quarante et un ans après la dernière victoire en coupe, le club parvient en quart de finale et élimine les Girondins de Bordeaux (1-1, 5-4 tab), deuxièmes du championnat. En demi-finale, le Racing élimine l'Olympique de Marseille de Bernard Tapie, champion de France pour la seconde année consécutive et récent demi-finaliste de coupe d'Europe : au stade Vélodrome, les Racingmen déjà relégués reviennent deux fois au score et arrachent la qualification en toute fin de match (2-3). L'équipe semble décidée à oublier son triste sort et crée un courant de sympathie, qui ne l'empêche pas de perdre face à Montpellier : Laurent Blanc ouvre le score en prolongation (101e) et Kader Ferhaoui double la mise (108e), avant que David Ginola ne réduise le score (109e) sans parvenir à inverser la tendance.

La relégation en D2 est finalement aggravée en raison de la situation financière du club : la mairie de Paris refusant de subventionner le Racing, et aucun partenaire ne se manifestant, le président Jean-Louis Piette fait face à un risque important de faillite. Incapable de financer une saison en D2, il demande la rétrogradation du Racing en troisième division, mais obtient une dérogation pour en conserver le statut professionnel.

Replié sur son terrain historique de Colombes, le RCP repart en D3. Financièrement en difficulté, il trouve en 1991 un accord de subvention avec le Conseil général des Hauts-de-Seine, et tente de se relancer en tant que « Racing 92 ». Mais les espoirs de retour en deuxième division sont bientôt déçus. Le club doit abandonner son statut professionnel en 1992.

Le mirage du Stade de France (1992-2005)

La réorganisation des championnats nationaux en 1993 rétrograde le Racing en National 2, quatrième échelon du football français. Le club obtient la montée dès la saison 1993-1994 en remportant un barrage contre SC Schiltigheim, et parvient cette même saison en quart de finale de coupe de France, où il est battu par Auxerre (2-1) après avoir mené au score. Mais le Racing termine dernier de National 1 en 1994-1995 et se trouve relégué. Le Racing Club de France, qui aide financièrement le club de football, exige que ce dernier repasse sous sa responsabilité : le Racing 92 est rebaptisé « Racing Club de France 92 » et l'ancien joueur Claude Buzier en devient président.

Se pose à cette époque la question du futur club résident au Stade de France, à la suite du refus du Paris Saint-Germain de le devenir. Alain Afflelou approche le club en ce sens en 1996, en devient même le sponsor, avant de jeter son dévolu sur l'US Créteil. Le Racing retrouve le National en 1997 et dispute la montée en D2 en 1998-1999, échouant à quelques points près.

Alors que l'intérêt du club omnisports semble faiblir, un repreneur ambitieux se manifeste, Gilles Dumas, qui redonne au club le nom de « Racing Club de Paris » et en augmente considérablement le budget grâce à des sponsors de poids. Le Racing foule même la pelouse du Stade de France à l'occasion d'un match de coupe de France contre Monaco, retransmis à la télévision. Mais en championnat, l'équipe ne suit pas et se retrouve à lutter pour le maintien en 2001-2002 : sauvée sur le terrain, elle est reléguée administrativement en CFA sur décision de la DNCG, en raison de sa mauvaise situation financière.

Sous la présidence de Denis-Marie Cintura, un homme lié au FC Nantes, le « Racing Club de France 92 », parvient à obtenir la promotion en National dès 2003, mais sa situation financière le contraint à demeurer en CFA. Il est finalement promu en 2004, mais plonge bientôt dans une nouvelle crise financière. Sous la pression du RCF, le président Cintura revend la section football à des investisseurs suisses représentés par Raymond Jeanrenaud. L'équipe joue alors les premiers rôles en National, s'invitant plusieurs fois dans le trio de tête, mais elle termine la saison à la sixième place. Financièrement à la dérive, la SASP est placée en situation de redressement judiciaire et mis en liquidation.

La survie dans l'ombre (2005-2018)

Présentation de l'équipe (à gauche) en 2011 au stade olympique Yves-du-Manoir de Colombes.

La section football repasse alors sous tutelle du RCF. Reléguée d'abord en division d'honneur, elle obtient finalement sur une décision du tribunal administratif sa réintégration en CFA, alors que la saison a déjà commencé. L'équipe n'y est pas préparée et ne peut éviter la relégation en CFA2. Remonté la saison suivante, alors que le Racing Club de France connaît à son tour de graves déboires, le Racing est repris sous forme de SASP par Marc Eisenberg en 2007, mais ce dernier quitte le club après quelques mois et le laisse de nouveau dans la difficulté : une décision de rétrogradation prise par la DNCG est annulée en appel. Le Racing est donc maintenu en CFA, dans une situation financière précaire (la masse salariale est encadrée par la DNCG), alors que le RCF semble décidé à s'en séparer. Des repreneurs se manifestent d'ailleurs, comme l'homme d'affaires Georgios Kintis, mais sans résultat.

À la suite de ces soucis financiers, le Racing se rapproche du Levallois Sporting Club et crée en 2009 le Racing Club de France-Levallois 92, étiquette sous laquelle sont fusionnées notamment les équipes fanion. Malgré ce rapprochement et un train de vie réduit, le club subit encore des problèmes financiers durant la saison 2009-2010, où les salaires du mois de mars ne sont pas versés. De possibles investisseurs sont attendus pour remettre le club en bon état. Le Racing ne trouve pas les fonds nécessaires afin de rester en CFA et la DNCG envoie ce club historique en CFA2 pour la saison 2010-2011. En juin 2011, on apprend qu'il manquerait 180 000 au club pour continuer à exister et éviter un dépôt de bilan. Le club reste tout de même en CFA2 pour la saison 2011-2012, et voit un nouveau président nommé à sa tête : Hervé Street, PDG de Stars Service. En mai 2012, Levallois stoppe son partenariat avec le Racing. De ce fait, le club, qui recevait une subvention annuelle d'environ 175 000 , doit trouver des nouveaux moyens financiers pour continuer à exister.

Le Racing en Division d'Honneur, à gauche, lors du match contre l'ACBB football, le 30 mars 2014 au complexe sportif intercommunal Marcel Bec de Meudon.

À la suite de la rupture avec Levallois, le Racing Club de France, dont le club de football est indépendant depuis 2007 mais dont il reste une « activité partenaire », communique le plan « Racing 2015 ». La section football, revenue à l'équilibre financier, se lie avec la mairie de Colombes, où se situe le stade Yves-du-Manoir, et en ajoute le patronyme dans le nom du club. Au niveau sportif, le club annonce notamment vouloir renforcer encore son école de formation, vue comme le « socle du club », ramener dans un premier temps l'équipe fanion en championnat National, créer une section féminine, tout en maintenant le caractère social de son association support. Malheureusement, le club passe une grande partie de la saison en zone rouge, termine 12e, et se retrouve relégué en DH à l'issue de la saison. C'est une première depuis la saison 1977-1978.

Le club va passer quatre (difficiles) saisons à ce niveau, avant de profiter à la fin de la saison 2016-2017 de la réforme des championnats nationaux pour remonter en National 3 (ex-CFA 2). Malgré un statut de petit poucet (le club est le dernier promu de la poule Ile de France), le Racing pointe à la 10e place à mi-saison.

L'ère Patrick Norbert (2018-)

Début février 2018, Patrick Norbert, ancien acteur et ancien président du SCO Angers, remplace Hervé Street au poste de président du Racing. Le club parvient à se maintenir à la dernière journée, il termine 11e et premier non relégable.

La saison 2018-2019 est celle de la nouveauté : Guillaume Norbert, le fils du président devient manager général à la place de Azzedine Meguellatti. Abdellah Mourine, ancien entraîneur d'Aubervilliers devient le nouvel entraîneur. Plusieurs joueurs arrivent du niveau supérieur. L'objectif est un maintien serein. Le club finit finalement à la 4e place et joua même la montée en National 2.

Pour la saison 2019-2020, Guillaume Norbert devient l'entraineur, mais le championnat est arrêté à la 18e journée en raison de la pandémie de Covid-19. Le Racing est 5ème du championnat. La saison suivante est elle aussi arrêtée, dès la 6e journée, alors que le Racing était leader. Le club confirme lors de la saison 2021-2022, en étant confortablement leader fin avril, et donc favori pour monter en National 2, ce qui serait une première depuis 2013.

Les Racingmen ont assuré la première place du championnat de National 3 à quatre journées de la fin et le titre honorifique de Champion de National 3 de la poule Île-de-France. Ils évolueront donc en National 2 (4ème division) pour la saison 2022-2023, douze ans après leur rétrogradation en cinquième division.

Les Racingmen entament parfaitement leur championnat en s'installant rapidement dans les places de tête. Grâce à leur excellente première partie de saison, les hommes de Guillaume Norbert occupent la première place de leur poule de National 2 a la trêve et termine second de l'exercice derrière le FC Rouen.

En janvier 2024, le club reçoit en 16e de finale de la Coupe de France le LOSC Lille au stade Walter-Luzi de Chambly, le stade Yves-du-Manoir étant en rénovation en prévision des Jeux olympiques d'été de 2024 à venir. Les Racing s'incline 1-0 contre les Nordistes sans avoir démérité.