NHL 03/28 23:00 - [15] PHI Flyers v MON Canadiens [26] W 1-4
NHL 03/27 01:00 - [15] MON Canadiens v COL Avalanche [2] W 2-1
NHL 03/25 01:00 - [28] MON Canadiens v SEA Kraken [25] W 5-1
NHL 03/22 02:00 - [26] MON Canadiens v VAN Canucks [4] L 1-4
NHL 03/20 01:00 - [26] MON Canadiens v EDM Oilers [10] L 2-3
NHL 03/16 23:00 - [26] MON Canadiens v CAL Flames [21] L 2-5
NHL 03/14 23:00 - [2] BOS Bruins v MON Canadiens [26] L 2-1
NHL 03/12 23:00 - [29] CLB Blue Jackets v MON Canadiens [26] W 0-3
NHL 03/10 00:00 - [3] TOR Maple Leafs v MON Canadiens [26] L 3-2
NHL 03/08 00:00 - [26] MON Canadiens v CAR Hurricanes [2] L 1-4
NHL 03/06 01:00 - [26] MON Canadiens v NAS Predators [14] W 4-3
NHL 03/03 00:00 - [7] MON Canadiens v TB Lightning [5] L 3-4
NHL 03/01 00:00 - [26] MON Canadiens v FLA Panthers [3] L 3-4
NHL 02/28 00:00 - [28] ARZ Coyotes v MON Canadiens [27] W 2-4
NHL 02/24 19:00 - [7] MON Canadiens v NJ Devils [5] L 3-4
NHL 02/23 00:00 - [7] MON Canadiens v PIT Penguins [7] L 1-4
NHL 02/22 00:00 - [13] BUF Sabres v MON Canadiens [14] L 3-2
NHL 02/18 00:00 - [24] WAS Capitals v MON Canadiens [25] L 4-3
NHL 02/16 00:00 - [25] MON Canadiens v NY Rangers [1] L 4-7
NHL 02/14 00:00 - [30] ANA Ducks v MON Canadiens [26] W 0-5
NHL 02/11 18:00 - [16] STL Blues v MON Canadiens [26] L 7-2
NHL 02/10 18:00 - [5] DAL Stars v MON Canadiens [25] L 3-2
NHL 02/07 00:00 - [26] MON Canadiens v WAS Capitals [22] W 5-2
NHL 01/28 00:00 - [26] MON Canadiens v PIT Penguins [22] L 2-3
NHL 01/26 00:00 - [18] NY Islanders v MON Canadiens [26] W 3-4
NHL 01/24 00:00 - [29] OTT Senators v MON Canadiens [26] L 4-1
NHL 01/21 00:00 - [24] MON Canadiens v BOS Bruins [1] L 4-9
NHL 01/19 00:00 - [24] MON Canadiens v OTT Senators [30] L 2-6
NHL 01/18 00:00 - [25] MON Canadiens v NJ Devils [20] W 3-2
NHL 01/16 00:00 - [4] COL Avalanche v MON Canadiens [25] W 3-4

Les Canadiens de Montréal sont une franchise de hockey sur glace professionnel située à Montréal dans la province de Québec au Canada. L’équipe est membre de la Division Atlantique dans la Ligue nationale de hockey. Bien que le nom le plus utilisé pour désigner cette équipe soit les « Canadiens de Montréal », son nom officiel est le Club de hockey Canadien, inc..

Les « Canadiens » disputent leurs matchs à domicile au Centre Bell, connu sous le nom de Centre Molson jusqu’en 2002. Avant 1996, l’équipe était domiciliée au Forum de Montréal, où elle a reçu ses adversaires pendant sept décennies et remporté 22 de ses 24 Coupes Stanley. Le Forum est considéré comme le véritable temple du hockey,,,.

Fondés en 1909, les Canadiens de Montréal sont la plus vieille équipe de hockey au monde toujours en activité, sans aucune interruption,. Elle fait partie des équipes fondatrices de la ligue avec les Arenas de Toronto, les Sénateurs d’Ottawa et les Wanderers de Montréal et fait également partie des six équipes originales de la LNH, groupe de six équipes s’étant partagé la lutte pour la Coupe entre 1942 et 1967. Avec ses 24 Coupes Stanley, la franchise est l’équipe la plus titrée de toute la LNH.

History

Logo de la 100e saison des Canadiens de Montréal en 2008-2009.

Le Club de hockey Canadien a remporté 24 Coupes Stanley, un record de la Ligue nationale de hockey. Il a de plus atteint dix fois la finale de la Coupe en échouant à remporter le titre. Il détient aussi le record de cinq Coupes Stanley consécutives : de 1956 à 1960. Il est près d’égaler ce record de 1976 à 1979 alors qu’il remporte quatre championnats de suite. Une seule autre équipe, les Islanders de New York ont remporté 4 Coupes Stanley de suite entre 1980 et 1983.

Les Canadiens de Montréal forment la deuxième équipe ayant remporté le plus de championnats, tous sports confondus en Amérique du Nord, devancés par les Yankees de New York de la Ligue majeure de baseball. Ils sont également l’équipe la plus titrée de l’histoire du hockey professionnel. Tout comme les Yankees (au baseball) et les Celtics de Boston (au basket-ball), le Club de hockey Canadien est la franchise la plus légendaire de son sport.

Lors des dix premières saisons des Canadiens au Centre Bell, le nombre de spectateurs moyen aux matches s’est maintenu au-delà de 20 000 personnes. Lors de la saison 2006-2007, le club a d’ailleurs égalé son propre record en accueillant 872 193 personnes, ce qui constitue un record pour le plus grand nombre de spectateurs ayant assisté aux matchs en une saison.

La création de l'équipe

John « Jean-Baptiste, Jack » Laviolette est chargé de former la première équipe des Canadiens en 1909.

Le , à la suite d’un différend qui oppose les propriétaires des clubs membres de l’Eastern Canada Amateur Hockey Association et le nouveau propriétaire des Wanderers de Montréal, James Strachan, il est alors décidé de former une nouvelle ligue : la Canadian Hockey Association. Cette association fusionne en 1910 avec la National Hockey Association of Canada, connue en français sous le nom d'Association nationale de hockey. Dans la foulée de cette fondation et sur un conseil de Strachan, Jimmy Gardner, un directeur des Wanderers, et John Ambrose O'Brien ont l’idée d’exploiter commercialement la rivalité entre les anglophones et les francophones de Montréal et d’établir un club de hockey majoritairement, sinon totalement, composé de joueurs d’expression française. Pour ce faire, ils chargent John « Jean-Baptiste, Jack » Laviolette de recruter des francophones afin de former un nouveau club de hockey pouvant rivaliser avec les Wanderers du quartier . Le « Club Athlétique Canadien » est créé le . Laviolette peut alors compter sur l’aide financière d’O’Brien afin de bâtir sa nouvelle équipe et il a alors les moyens de disputer à son ancienne équipe, le National de Montréal, les meilleurs joueurs francophones du Québec.

Laviolette ne dispose alors que d’un mois pour recruter sa nouvelle équipe. Il embauche entre autres Didier Pitre, ancien du National, et Édouard « Newsy » Lalonde. L’équipe joue le premier match de son histoire dans l'association canadienne de hockey le contre les Silver Kings de Cobalt à l’Aréna Jubilée de Montréal. L’équipe est alors composée du gardien Joseph Cattarinich, des défenseurs Laviolette et Pitre, Lalonde au poste de maraudeur, Ed Décarie au centre et Arthur Bernier et Georges Poulin aux postes d’ailiers. Bernier et Lalonde inscrivent chacun deux buts et les joueurs locaux l’emportent 7-6 grâce à un but de Poulin en prolongation. Le résultat n’est pas pris en compte puisque quelque temps plus tard, la Canadian Hockey Association fusionne avec l’Association nationale de hockey et les compteurs sont remis à zéro. Finalement, l’équipe termine à la dernière place de la saison régulière avec deux victoires en douze parties.

Un club de joueurs canadiens-français

Georges Vézina.

L’équipe des Canadiens emprunte depuis ses débuts le nom d’une association de Montréal, le « Club Athlétique Canadien » qui se voit confier une place dans l’ANH. Le club est alors vendu le , au propriétaire de cette association, George Kendall du « Club Athlétique Canadien » pour la somme de 7 500 dollars. Le Club portera alors le nom de l'Association et ce, jusqu'à la fin de la saison 1915-1916.

Au cours d’une tournée de promotion du hockey, les Canadiens affrontent le club de hockey de Chicoutimi le . Le club de Montréal perd sans réussir à inscrire le moindre but face au portier de Chicoutimi : Georges Vézina. Cattarinich, le gardien de Montréal, conseille alors à son président et propriétaire d’engager Vézina à sa place.

Kennedy s’adjoint les services d’Adolphe Lecours et met sous contrat une grande partie de l’équipe de la saison précédente, permettant ainsi de poursuivre l’objectif d’un club de hockey composé uniquement de francophones. Grâce à Vézina, l’équipe finit en deuxième position du classement avec huit victoires et autant de défaites. Cela n’est pas suffisant pour tenter de remporter la Coupe Stanley et Kennedy change d’entraîneur pour engager Napoléon Dorval. L’équipe réalise tout de même pour cette première saison de Kennedy à sa tête un bilan positif de 4 000 dollars. Un règlement de stipule que les Canadiens ne peuvent « employer que des joueurs francophones ». Bien qu’amendé en 1912 à la suite d'une demande de Kennedy pour pouvoir faire signer un contrat à Frank Glass — joueur canadien anglophone mais également ancien capitaine des Wanderers — ce règlement mène les Canadiens à obtenir, le , « le premier droit sur tout joueur canadien-français se trouvant sur le territoire de la ligue ».

La première Coupe Stanley

Édouard « Newsy » Lalonde est le premier entraîneur de l’histoire des Canadiens à remporter la Coupe Stanley en 1916.

En 1911, Lalonde est vendu aux Millionnaires de Vancouver, puis il revient au club la saison suivante pour reprendre son poste de capitaine, retour qui ne fait pas plaisir à Didier Pitre, qui demande, en vain, que Lalonde soit transféré. En 1913-1914, Kennedy tente d’envoyer Lalonde une nouvelle fois à Vancouver en échange de Jimmy Gardner. Gardner accepte le transfert et devient entraîneur et capitaine de l’équipe, mais Lalonde refuse de retourner à Vancouver. Kennedy envoie donc Pitre à sa place, mais lors de la saison suivante, le problème Lalonde n’est toujours pas résolu : ses droits appartiennent à Vancouver, mais il refuse toujours de quitter Montréal. Finalement, il est suspendu au début de la saison 1914-1915, mais est réintégré au début de la saison 1915-1916 et est même nommé entraîneur de l’équipe.

Lors des douze premiers matchs de la saison 1915-1916, l’équipe ne remporte que cinq victoires. Cependant, l'équipe connaît un revirement spectaculaire en deuxième moitié de saison et, après une victoire de 10-5 contre les Blueshirts de Toronto en février, l’équipe enchaîne pas moins de 11 victoires en 12 matchs, dont les sept dernières sont consécutives. L’équipe atteint alors la première place du classement général de l’Association nationale de hockey et se qualifie pour la seconde fois de son histoire pour les séries éliminatoires. Les joueurs y rencontrent les Rosebuds de Portland de l’Association de hockey de la Côte du Pacifique, ligue concurrente de l'Association nationale de hockey. Même si l’équipe des Rosebuds est intégralement composée de joueurs canadiens, c’est tout de même la première fois qu’une équipe établie aux États-Unis participe à une finale de la Coupe Stanley.

Tous les matchs sont joués à Montréal, à l’Aréna de Westmount. Les règles de l’Association nationale de hockey et de l'Association de hockey de la Côte du Pacifique sont appliquées en alternance lors des parties. Le premier match se déroule à l’avantage de l’équipe de l’Oregon avec un blanchissage de la part de Tommy Murray. Les deux prochains matchs sont remportés par les Canadiens avec des scores de 2-1 et 6-3. L’équipe de l'Association de hockey de la Côte du Pacifique remporte le quatrième match non sans difficulté avec une victoire de 6-5. Lors du cinquième match, Erskine « Skene » Ronan ouvre la marque des Canadiens en comptant un but dès la première période de jeu. Le score reste inchangé au cours du deuxième tiers. Mais, après six minutes trente en dernière période, Thomas Dunderdale redonne l’espoir aux Rosebuds en déjouant enfin Vézina. Ce but revigore les joueurs « américains » alors que les Canadiens français semblent au bout du rouleau. Mais le coup de grâce arrive deux minutes plus tard avec le but de George « Goldie » Prodgers, qui donne aux Canadiens de Montréal le premier titre de champions de la Coupe Stanley de leur histoire .

L’équipe sacrée championne est alors la suivante :

  • Gardien de but : Georges Vézina,
  • Défenseurs : Albert Corbeau, George Prodgers et Howard McNamara — capitaine de l’équipe
  • Maraudeurs : Édouard « Newsy » Lalonde et Didier Pitre
  • Centres : Georges Poulin et Erskine « Skene » Ronan
  • Ailiers : Amos Arbour, Louis Berlinguette, Jack Fournier et John Laviolette
  • Entraîneur : Édouard « Newsy » Lalonde
  • Président : U. P. Boucher
  • Directeur et trésorier : George Kennedy
  • Secrétaire : Napoléon Dorval
  • Entraîneur et assistant : S. Newsworthy et Aldrie Guiment

La création de la Ligue nationale de hockey

La Ligue nationale de hockey est créée en 1917 à Montréal après une série de conflits entre différents présidents de l’Association nationale de hockey (ANH).

La majorité des conflits concernent le président des Blueshirts de Toronto, Eddie Livingstone, qui a alors pour habitude d’exploiter la moindre faille dans le règlement pour servir son équipe et pour certains créer des situations irrégulières. Il a également pour réputation de payer des joueurs adverses pour qu’ils jouent moins bien. Livingstone mène même campagne afin de tenter d’exclure les Wanderers de Montréal qui ont proposé des contrats à deux de ses joueurs. La menace favorite de Livingstone, lors des conflits avec les autres présidents, est celle de la création d’une nouvelle ligue rivale aux États-Unis.

Au début de sa dernière saison, l’ANH compte cinq équipes en plus des Canadiens : les Wanderers, les Sénateurs d’Ottawa, les Bulldogs de Québec, les Blueshirts et une équipe militaire nommée le bataillon de Toronto. Le , le 228e est appelé pour rejoindre la Première Guerre mondiale et les présidents de l’ANH décident de se rencontrer à l’hôtel Windsor de Montréal afin d’évoquer ensemble le futur de leur ligue. Malade, Livingstone ne peut pas participer à la réunion et est le premier surpris d’apprendre que les autres présidents ont tous décidé de quitter l’ANH.

La Ligue nationale de hockey est créée quelques mois plus tard, le , alors que Livingstone ne souhaite plus assister aux réunions des anciens de l’ANH. Aux quatre équipes restantes, se rajoute une nouvelle franchise de la ville de Toronto, les Arenas de Toronto. À la suite de cette réunion, Frank Calder devient le premier président de la ligue. Cependant la LNH entreprendra ses activités avec quatre équipes, les Bulldogs de Québec étant obligés de se retirer au tout dernier instant pour des causes d'ordre financier.

Les premières Coupes Stanley

Joe Hall mort en 1919 après l’annulation de la finale de la Coupe à laquelle participait les Canadiens.

Après leur premier triomphe de 1916, en 1919 les Canadiens vivent une deuxième présence en finale de la Coupe Stanley. Cette finale est toutefois annulée en raison de la pandémie de la grippe de 1918 et le trophée n’est pas attribué, la série finale contre les Metropolitans de Seattle de la PCHA étant interrompue après cinq matchs joués. La Coupe Stanley ne fut pas attribuée cette année-là. Joe Hall, joueur des Canadiens, est un de ceux qui milite pour le maintien de la suite de la compétition mais il meurt le .

Le , après le décès de George Kennedy, les Canadiens passent aux mains d’un ancien arbitre de la NHCA, Léo Dandurand, de Cattarinich, ancien joueur de l’équipe et de Louis-A. Létourneau qui fait alors des affaires dans les courses de chevaux en Ohio. Cecil Hart est l’intermédiaire du groupe Dandurand-Cattarinich-Létourneau lors de l’achat de l’équipe. Le montant de la transaction est de 11 500 $.

  • Président : Athanase David
  • Vice-président : Joseph Cattarinich
  • Gérant : Cecil Hart
  • Secrétaire-trésorier/entraîneur : Léo Dandurand
  • Directeur : Louis A. Létourneau
L'équipe des Canadiens de Montréal en 1924 après avoir gagné la Coupe Stanley.

Les nouveaux propriétaires misent sur la vitesse et recrutent des joueurs réputés pour leur excellent coup de patin. Sylvio Mantha et Georges Mantha, Alfred « Pit » Lépine, Aurèle Joliat et, surtout, Howie Morenz rejoignent les rangs de l’équipe qui remporte une nouvelle Coupe Stanley à l’issue de la saison 1923-1924. Le rôle de Georges Vézina est essentiel au succès du club à cette époque. Bien qu’atteint de tuberculose, Vézina insiste pour défendre les couleurs de l’équipe jusqu’à ce qu’il s’affaisse sur la glace durant un match. Il s’éteint quatre mois plus tard, en .

Sous Léo Dandurand, les Canadiens remportent de nouveau les grands honneurs en 1930 et 1931.

Les années noires

Howie Morenz.

Les années 1930 apportent leur lot de difficultés. À partir de la saison 1931–1932 jusqu’à la saison 1942–1943, les Canadiens ne parviennent pas à dépasser les demi-finales et se trouvent même écartés des séries éliminatoires en 1935–1936 et en 1939–1940.

Durant ces dures années, le club fut vendu pour la somme de 165 000 $ à la Canadian Arena Company qui possédait le Forum et l’équipe des Maroons de Montréal, récipiendaire de deux Coupes Stanley, club de hockey qui venait en relève des défunts Wanderers à partir de 1924. Même la grande vedette des Canadiens, Howie Morenz, ne semble plus capable de trouver le fond du filet, si bien qu’il est échangé aux Black Hawks de Chicago juste avant la saison 1934–1935. Morenz ne joua qu’une saison à Chicago avant de joindre les Rangers de New York. Il revint à Montréal pour la saison 1936–1937, mais mourut le pendant son hospitalisation pour une fracture à la jambe. Son chandail, le numéro 7, fut le premier chandail retiré de l’alignement. Puisque les recettes des Canadiens étaient supérieures à celles des Maroons, le , les dirigeants de la LNH autorisent les Maroons à suspendre leurs activités et à disposer de leurs joueurs. Six hockeyeurs se joindront alors aux Canadiens. Pour surmonter les problèmes de l’équipe, les dirigeants comptent, lors de la saison 1940–1941, sur un nouvel entraîneur : le légendaire Dick Irvin.

Les Trente Glorieuses

Les Canadiens en 1942.

Dick Irvin travaille à la reconstruction du Canadien. C’est en 1943-1944 qu’il met au point un trio d’impact exceptionnel : la « Punch line » composée de Toe Blake, Elmer Lach et d’un joueur francophone qui deviendra l’idole d’une nation : Maurice Richard. Irvin comprend aussi qu’il n’est pas possible d’avoir une équipe gagnante sans un excellent gardien de but. Il s’assura donc les services d’un gardien de but ambidextre : Bill Durnan (gagnant du trophée Vézina à sa première année et capitaine du Canadien, fait rare pour un gardien). C’est à partir de Durnan que débuta la tradition des grands gardiens de but au sein du club. Ainsi, en 1943-1944, les Canadiens remportent le championnat de la Ligue et la Coupe Stanley. Sous la direction d’Irvin, les Canadiens remportent trois Coupes Stanley en plus de dominer parfois outrageusement le classement général. En 1944–1945, sur cinquante matchs, les Canadiens accumulent quatre-vingts points. Son plus proche rival, les Red Wings de Détroit, n’en accumulèrent que soixante-sept. Artisan de ce succès, Maurice Richard entre dans l’histoire en réalisant un exploit inédit : marquer 50 buts en 50 matchs.

Irvin, toutefois, n’hésitait pas à apostropher ses joueurs et pratiquait un style de gestion très rude, exploitant les rivalités anglophones-francophones au sein de l’équipe et de la LNH, afin d’augmenter la combativité et la soif de vaincre de ses joueurs. Frank Selke considérait d’ailleurs qu’Irvin était plus ou moins responsable, par son attitude, des altercations de Maurice Richard avec des joueurs et des arbitres, dont celle qui, en 1955 à Boston, lui a valu une suspension et qui va mener à l’émeute de la Saint-Patrick au Forum. Ainsi, malgré ses succès, Dick Irvin sera remplacé lors de la saison 1955-1956 à la barre du Grand Club par un ancien joueur, Hector « » Blake. En 1957, les frères Tom et Hartland Molson, propriétaires de la Brasserie Molson, achètent l’équipe.

Animé de la même fureur de vaincre que son prédécesseur, mais étant plus tolérant et patient, Toe Blake conduira l’équipe vers huit Coupes Stanley, dont une série consécutive de cinq victoires de 1956 à 1960, contribuant ainsi à faire du Club de hockey Canadien l’icône sportive qu’il est encore aujourd’hui auprès des amateurs. Pour ce faire, il s’appuiera sur de nouveaux joueurs talentueux, comme Jean Béliveau (surnommé « Le Gros Bill »), Dickie « » Moore, Doug Harvey, Bernard « Boum Boum » Geoffrion, le gardien de but Jacques Plante et le Pocket Rocket, Henri Richard, frère cadet de Maurice.

Une telle série de succès n’aurait cependant pas été possible sans un changement de philosophie à propos de la façon même de construire un club de hockey. Tandis que dans les années 1920 et 1930, on procédait à des reconstructions périodiques de l’équipe — avec ses inévitables traversées du désert en termes de succès — à partir des années 1940 apparaît au sein du club la notion de « reconstruction continue ». Plutôt que d’exploiter un noyau de joueurs et, après certains succès, partir à la recherche de nouveaux espoirs, Frank Selke, mais surtout Sam Pollock, mettent sur pied un réseau de clubs-écoles qui servirent de véritables pépinières de talents pour le Canadien, assurant ainsi son succès à long terme. C’est ainsi que naît la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) et tout un réseau d’équipes, de l’est à l’ouest du Canada, dont certaines (les Royaux de Montréal, par exemple) glanent un grand nombre de spectateurs. C’est ainsi que vers 1952, le Grand Club est associé à quelque cinquante équipes juniors au Canada et aux États-Unis, et a accès à environ 1 500 jeunes joueurs prometteurs. C’est ce système, où les jeunes sont initiés à la mentalité, à la discipline et à la soif de vaincre de l’équipe qui fera la différence jusqu’à l’expansion de 1967. L’équipe en récoltera les fruits jusqu’à la fin des années 1970.

Le Rocket Richard prend sa retraite en 1960, mais les Canadiens ne s’arrêtent pas pour autant : ils sont tout près de gagner une sixième Coupe en 1961, mais ils sont arrêtés en demi-finale par les Black Hawks de Chicago (qui remportent finalement la Coupe Stanley, grâce à leur ailier gauche Bobby Hull). La période de domination s’achève alors et Montréal doit attendre 1965 pour conquérir un nouveau titre, réitéré la saison suivante.

1967-1979 : l’expansion et la dynastie des années 1970

Montréal affrontant les Rangers de New York.

En 1967, le Canada fête son centenaire et l’exposition universelle se déroulant à Montréal, les Canadiens promettent de rapporter la coupe au pavillon du Québec. La finale de la Coupe Stanley de cette année oppose les Canadiens contre les Maple Leafs. Montréal est largement favori, en particulier depuis que Toronto utilise deux gardiens ayant la trentaine, Terry Sawchuk et Johnny Bower. Toutefois, c’est bien les Leafs qui remportent la série et au lieu de trôner dans le pavillon québécois, la coupe parade dans les rues de Toronto.

Depuis, les Leafs n’ont plus jamais atteint la finale et à la suite de l’expansion de 1967, les Canadiens défont facilement en finale les jeunes Blues de Saint-Louis au cours des deux saisons suivantes. Ils ratent de justesse les séries l’année suivante à la dernière journée : lors du dernier match contre les Black Hawks, ils sont à égalité de points avec les Rangers (qui ont déjà joué tous leurs match). Pour participer aux séries, ils doivent marquer cinq buts ou plus, peu importe le résultat. C’est ainsi que mené 5-2 à huit minutes de la fin, l’entraîneur Claude Ruel retire son gardien. Chicago marque cinq buts dans un filet désert, mais le CH ne marque aucun but et est éliminé des séries pour la première fois depuis 1948.

Toutefois, Montréal revient vite à la victoire en remportant dès 1971 une nouvelle coupe, grâce à la recrue Ken Dryden et à l’ancienne vedette des Leafs, Frank Mahovlich. Le capitaine Jean Béliveau, qui pense à prendre sa retraite depuis la saison précédente et n’avait continué qu’à cause de l’insistance du directeur général Sam Pollock, raccroche sur ce titre. Bien que Dryden n’ait joué que six matchs lors de la saison régulière, Al MacNeil, qui a remplacé Ruel à mi-parcours de la saison, choisit de le conserver face aux puissants Bruins, choix qui s’avérera judicieux. Dryden devient un élément important de la conquête de la Coupe, remportant au passage le trophée Conn-Smythe. Malgré ce succès, MacNeil démissionne à la suite d'accusations de favoritisme envers les joueurs anglo-saxons du Tricolore, et à un différend avec Henri Richard. Il est remplacé par l’entraîneur des Blues de Saint-Louis, natif de Montréal, Scotty Bowman.

Après avoir perdu en quart de finale contre les Rangers de New York en 1972 (première saison de Guy Lafleur), ils remportent une nouvelle Coupe en 1973. Nouvel échec face aux Rangers en 1974 (premier tour) et échec en demi-finale face aux Sabres de Buffalo en 1975, bien que faisant suite à un titre de division (premier depuis le passage à huit équipes par division). Henri Richard prend sa retraite après cette saison, concluant la série de trente-trois saisons consécutives avec un Richard parmi l’effectif.

En 1976, sous la direction de l’entraîneur-chef Scotty Bowman, ils ont gagné la Coupe une nouvelle fois, contrecarrant l'ambition des Flyers de Philadelphie de remporter un troisième championnat consécutif. L’équipe était menée par Lafleur (qui était au milieu d’une série record de six saisons de cinquante buts et cents points par saison), Cournoyer, Dryden, Pete Mahovlich (frère de Frank), Steve Shutt, Serge Savard, Guy Lapointe et Larry Robinson (les trois derniers formant un trio puissant de défenseurs surnommé The Big Three). En 1976-1977, les Canadiens établissent un record en perdant seulement huit des 80 matchs de la saison. Les Canadiens gagnent quatre Coupes consécutives à la fin des années 1970. Bowman quitte l’équipe après la quatrième Coupe consécutive. Plus tôt au cours de la décennie, on lui aurait promis le poste de directeur général après la retraite de Sam Pollock, mais les Molson seraient revenus sur leur parole.

1980-2000 : période de transition

Patrick Roy, sous les couleurs de l’Avalanche du Colorado.

Les meilleurs joueurs quittent l’équipe au début des années 1980, mais restent tout de même Bob Gainey, Robinson et Lafleur. De plus, se joignent à l’organisation l’ailier suédois Mats Näslund et Guy Carbonneau. À partir de la saison 1985-1986, les Canadiens peuvent également compter sur les recrues Chris Chelios à la ligne bleue et, surtout, Patrick Roy devant le filet. Roy s’avère déterminant pour l’équipe et permet aux canadiens de Montréal de remporter sa seule Coupe Stanley de la décennie, en battant les Flames de Calgary en finale. Les glorieux se rendront d’ailleurs en finale de la Coupe Stanley en 1989 contre ces mêmes Flames de Calgary, mais grâce à des joueurs explosifs comme Joe Nieuwendyk, Al MacInnis ou encore Theoren Fleury ainsi qu’au vétéran guerrier Lanny McDonald, les Canadiens s’inclineront en six parties. C’est d’ailleurs la dernière finale de la Coupe Stanley opposant deux équipes canadiennes jusqu’à ce jour.

Les Canadiens de Montréal remportent leur dernière coupe, la vingt-quatrième, contre les Kings de Los Angeles de Wayne Gretzky en 1993, lors du 100e anniversaire de la Coupe Stanley.

Mais en 1995, les Canadiens manquent les séries éliminatoires pour la première fois depuis 25 ans et seulement pour la troisième fois en 47 ans. Le 2 décembre de la même année, lors d’un match perdu 11-1 à domicile face aux Red Wings, l’entraîneur-chef Mario Tremblay refuse de retirer Patrick Roy du jeu, après le neuvième but, malgré les demandes répétées du gardien. Après être finalement sorti, Roy s’approche alors du président Ronald Corey et lui dit : « Ceci est mon dernier match dans l’uniforme des Canadiens de Montréal. ». Il est alors échangé à l’Avalanche du Colorado avec Mike Keane, en échange de Jocelyn Thibault, Andreï Kovalenko et Martin Rucinsky.

Le , les Canadien remportent une victoire 4-1 contre les Stars de Dallas, lors du dernier match de l’équipe dans l’historique Forum de Montréal. Les Stars sont choisis comme adversaire car l’un de leurs joueurs, Guy Carbonneau, et leur directeur général, Bob Gainey, sont tous les deux d’anciens capitaines du Canadien. Suivant le match, une cérémonie de clôture a lieu, au cours de laquelle les différents capitaines en vie des Canadiens, portant l’uniforme actuel avec leur ancien numéro, se passent une torche, du plus ancien au plus récent : Émile Bouchard, Maurice Richard, Jean Béliveau, Henri Richard, Yvan Cournoyer, Serge Savard, Bob Gainey, Guy Carbonneau et enfin Pierre Turgeon. Trois capitaines en vie n’étaient pas disponibles, car encore en activité avec d’autres équipes : Mike Keane (Avalanche du Colorado), Kirk Muller (Islanders de New York) et Chris Chelios (Blackhawks de Chicago). L’équipe déménage dans le nouveau Centre Molson (rebaptisé Centre Bell en 2003) et vainc les Rangers de New York 4 à 2, le , lors du match inaugural.

Montréal rate les séries éliminatoires trois saisons consécutives entre 1999 et 2001. Le propriétaire de l’équipe, la brasserie Molson, décide de se recentrer sur son cœur de métier et de vendre les Canadiens. Après avoir échoué à intéresser un investisseur canadien, Molson vend 80,1 % de l’équipe et 100 % du Centre Molson à l’Américain George N. Gillett Jr. pour 275 millions de dollars canadiens. La transaction inclut des clauses empêchant le déménagement de l’équipe de Montréal.

XXIe siècle

Le drapeau des Canadiens de Montréal fixé sur la voiture d’un partisan.

À l’automne 2001, on apprend que Saku Koivu, membre de l’équipe depuis 1995 et capitaine depuis 1999, est atteint d’un cancer et manquerait la saison. Toutefois, il revient au jeu pour les trois derniers matchs de la saison (et remporte le trophée Bill-Masterton récompensant la persévérance, l’esprit sportif et le dévouement au hockey), et grâce à l’excellent travail du gardien de but José Théodore (qui remporte les trophées Roger-Crozier, Hart et Vézina cette saison), les Canadiens arrivent cette fois à atteindre les séries éliminatoires, finissant à la dernière place qualificative. Ils éliminent au premier tour leurs éternels rivaux, les Bruins de Boston, avant de s’incliner face aux Hurricanes de la Caroline au deuxième tour.

Le , le CH participe à la Classique Héritage, premier match en extérieur de l’histoire de la LNH. Les Canadiens défont les Oilers d’Edmonton 4-3 devant plus de 55 000 partisans, un record d’affluence de LNH à l’époque, au stade du Commonwealth d’Edmonton. L’équipe termine la saison à la septième place de l'association de l’Est et affronte à nouveau les Bruins en séries éliminatoires, pour la 30e fois. De retour d’un déficit de 3-1, les Canadiens remportent les trois derniers matchs pour éliminer à nouveau Boston. Toutefois, il ne fait pas le poids devant le futur champion, le Lightning de Tampa Bay, qui balaye le Tricolore en quatre matchs.

Le , on annonce que d’autres numéros supplémentaires seront retirés : le 12 de Dickie Moore et Yvan Cournoyer (retirés le avant le match contre les Maple Leafs de Toronto) et le chiffre 5 porté par Bernard « Boum Boum » Geoffrion (retiré le , avant l’affrontement contre les Rangers de New York, l’autre équipe pour laquelle il avait joué). Geoffrion meurt le jour même où la cérémonie était prévue. Celle-ci a tout de même eu lieu, à la demande de sa famille.

Le , l’entraîneur Claude Julien est congédié et remplacé à titre intérimaire par Bob Gainey, directeur général. Plus tard dans la saison, on échange José Théodore à l’Avalanche du Colorado, après un début de saison décevant, en échange de David Aebischer. Les Canadiens participent aux éliminatoires, mais perdent en six matchs face aux futurs champions, les Hurricanes de la Caroline.

Lors de la saison 2006-2007, Guy Carbonneau devient entraîneur-chef de l’équipe. Les numéros 18 (Serge Savard, le ) et 29 (Ken Dryden, le ) sont retirés.

En , John Ambrose O'Brien est introduit, à titre inaugural, au sein de « l’Allée des Bâtisseurs » du Centre Bell. L’équipe a également intronisé le conseiller William Northey, l’ancien président de l’équipe Donat Raymond et les anciens propriétaires Léo Dandurand, Joseph Cattarinich, Louis A. Létourneau, et Hartland de Montarville Molson.

La chambre des Canadiens de Montréal au Centre Bell.

En prélude des célébrations du centenaire des Canadiens de Montréal, les numéros 19 de Larry Robinson () et 23 de Bob Gainey () sont également retirés.

À l’approche de la saison 2007-2008, avec 24 coupes au compteur, tous les partisans rêvent d’un 25e titre pour les 100 ans du club. L’équipe est cependant loin d’être favorite ; on lui prédit même la 13e place de l'association de l’Est durant la pré-saison. Toutefois, l’équipe déjoue les pronostics et finit la saison régulière à la 1re place de l'association de l’Est. Les Canadiens, après avoir passé le premier tour face aux Bruins, sont arrêtés en demi-finale d'association par les Flyers de Philadelphie. Pourtant, les Canadiens avaient gagné tous les matchs (12) contre ces deux équipes en saison régulière.

L’espoir d’une 25e Coupe Stanley renaît lors des séries éliminatoires de la saison saison 2009-2010. Après une saison difficile et avec de nombreuses blessures, plusieurs personnes ne croyaient pas aux chances de l’équipe de faire les séries. Ils parviennent cependant à se trouver une place en série en gagnant un point lors d’une défaite en prolongation face aux Maple Leafs de Toronto dans le dernier match de la saison. Au premier tour, les Canadiens ont fait face aux Capitals de Washington, qui ont terminé premiers au classement dans la Ligue nationale. Alors que tous les experts prédisaient une victoire de Washington en peu de matchs, les Canadiens réussissent à combler un déficit de 3 à 1 dans la série pour l’emporter et éliminer Washington en sept parties. En deuxième ronde, Montréal a fait face aux Penguins de Pittsburgh, champions en titre de la Coupe Stanley 2008-2009 et qui ont terminé 4es dans l’Est. Les Canadiens déjouent une fois de plus les experts en remportant le 7e match de la série 5-2 au Mellon Arena, qui fut également le dernier match des Penguins disputé dans cette enceinte. Les Canadiens accèdent donc à la finale d'association pour la première fois depuis la conquête de leur dernière Coupe Stanley en 1993, en grande partie grâce au gardien Jaroslav Halák qui a dû vivre dans l’ombre de Carey Price en début de saison, mais il a fait ses preuves et est devenu le gardien numéro 1 de l’équipe. En finale de l’Est, ils font face aux Flyers de Philadelphie qui ont fini 7es dans l'association. Ils ont dû faire face à un gardien sous-estimé, Michael Leighton, qui réussit à obtenir trois blanchissages lors de la série. Les Canadiens s’inclinent en cinq parties.

Le , ils atteignent le cap des 20 000 buts, une première dans la LNH, dans un match les opposant aux Islanders de New York. Le , Claude Julien fait son retour à la tête de l’équipe.

Centenaire de l’équipe

Logo du centenaire des Canadiens de Montréal.
Affiche du 100e anniversaire dans les rues de Montréal.

En 2009, on célèbre le centenaire de l’équipe et plusieurs événements ont lieu :

  • L’organisation retirera une série de chandails, dont cinq l’ont déjà été depuis 2005-2006 ;
  • Un film de deux heures sur l’histoire du Canadien, intitulé Pour toujours, les Canadiens !, a été réalisé au coût de six millions de dollars canadiens. Celui-ci sort en salle le , le même jour où les Canadiens ont été fondés en 1909. Plus de 14 000 partisans étaient présents à la première du film au Centre Bell le , ce qui en fait le record mondial de la foule la plus nombreuse à assister à une première de cinéma ;
  • Le club organisera également le Match des étoiles de la LNH. La dernière fois que Montréal fut l’hôte du Match des étoiles remonte en 1993, soit la même année que leur dernière conquête de la Coupe Stanley ;
  • C’est aussi à Montréal que se tiendra le repêchage d’entrée dans la LNH de 2009 ;
  • Un « anneau d’honneur » rend hommage aux 44 anciens joueurs des Canadiens de Montréal, qui font partie du Temple de la renommée du hockey, ainsi qu’aux dix grands bâtisseurs.
  • Le , anniversaire du centenaire du Club de hockey Canadien, fut marqué par une grandiose cérémonie : plusieurs des plus grands noms de l’équipe ont chaussé leurs patins devant leurs partisans, Serge Savard a présenté le légendaire Patrick Roy, le vénérable Gordie Howe a rendu hommage à Jean Béliveau, l’acteur Viggo Mortensen a présenté en français son idole Guy Lafleur et les numéros de deux doyens du Canadien, Émile « Butch » Bouchard et Elmer Lach, ont été immortalisés dans les hauteurs du Centre Bell. De plus, les Canadiens ont remporté une victoire contre les Bruins de Boston (5-1), alors que Michael Cammalleri a réalisé son deuxième tour du chapeau dans l’uniforme du tricolore.

Alors qu’ils célèbrent leur centenaire, les Canadiens de Montréal remportent leur 3000e victoire en saison régulière de leur histoire le lors d’un match les opposant aux Panthers de la Floride. Montréal remporta ce match 5 à 2 alors que Maxim Lapierre effectua, dans l’uniforme du Canadien, son premier tour du chapeau de sa carrière dans la LNH.

En , l’organisme québécois Impératif français a remis son premier prix « Bavure linguistique », qui souligne des affronts à la langue française, à l’organisation des Canadiens de Montréal, puisque ce dernier, pour célébrer son centenaire, n’avait aucun logo francophone unilingue.

Contes et légendes : le CH mythique

Logo utilisé de 1926 à 1952.
Le Broken Bone Line : Tony Demers, Elmer Lach et Maurice Richard au Forum de Montréal en 1942.

Les « Flying Frenchmen » sur le chemin de la gloire

Les grandes équipes du Club de hockey Canadien virent ses hordes de francophones dominer les autres équipes par leur vitesse et leur habileté. Rappelons que le hockey sur glace représentait alors l’une des rares portes offertes aux Québécois de l’époque, leur permettant de s’affranchir d’un statut de citoyen de seconde classe qui leur était attribué ; de s’affirmer jusqu’à la limite de l’émancipation sociale et ce en se dirigeant vers la Révolution tranquille qui marqua le début des années 1960. Bref, c’est ainsi que naquirent les légendaires et mythiques Flying Frenchmen (« Français volants ») du CH, des « conquérants » longtemps redoutés à travers la LNH jusqu’au jour où le privilège d’obtenir le premier choix québécois à chaque début de saison fut retiré au CH dans les années 1970. Dans les traces de Georges Vézina, Aurèle Joliat et Newsy Lalonde, sous l’inspiration du fougueux Maurice « Rocket » Richard, puis plus tard celle des autres Flying Frenchmen menés par Jean « La Classe » Béliveau (dit aussi « Le Gros Bill »), Yvan Cournoyer (dit « Road-Runner »), le « Démon Blond » Guy Lafleur et le « Big Three », la plus célèbre dynastie du hockey fit sa place au sommet des moments les plus mémorables du sport moderne.

Maurice Richard, la fierté d’un peuple

Maurice Richard, aussi appelé « Le Rocket » fut l’un des joueurs les plus marquants du hockey. Aux États-Unis, on parle de lui comme étant le Babe Ruth de son sport. Il fut adulé dans toutes les villes de hockey nord-américaines, grâce à sa vision unique du jeu et son talent surprenant, seule sa présence suffisait à remplir les amphithéâtres : à Détroit, à l'Olympia Stadium le , le gros Earl Seibert s’accroche à ses épaules afin de le ralentir et éventuellement le faire tomber, mais le Rocket réussit néanmoins à le traîner ainsi jusqu’au but de Harry Lumley, en maniant son bâton (et la rondelle) d’une seule main, pour finalement terminer cette chevauchée par un but ; son fameux combat contre le rude Bob Dill ; son but marqué en se traînant sur les genoux contre le gardien Emile Francis des Black Hawks de Chicago alors qu’il tirait deux défenseurs adverses accrochés à lui depuis la ligne bleue ; ses huit points obtenus dans un match après avoir passé une journée éreintante à déménager des meubles, établissant un nouveau record de LNH pour le plus grand nombre de points en un match (huit : cinq buts et trois passes) ; sa « résurrection » à la suite d'une commotion cérébrale subie lors d’un match qui lui permit tout à la fin de marquer le but donnant la victoire de la série demi-finale contre les Bruins de Boston… Il fut le tout premier joueur à marquer cinquante buts en cinquante matchs, d’où le fait que le trophée remis au meilleur compteur de la LNH durant la saison porte son nom.

Aux côtés de ses coéquipiers Elmer Lach et Toe Blake, il était le pilier de la glorieuse Punch Line, la plus célèbre et spectaculaire ligne d’attaque de la LNH. Vedette populaire de la Grande Noirceur et victime de son époque, il devient malgré lui porte-étendard de l’émancipation des Québécois. À travers ses actes qualifiés d’héroïques, Maurice Richard a su influencer les Canadiens français de l’époque en leur fournissant une source d’inspiration leur permettant d’envisager une dignité nouvelle que le climat social de jadis leur refusait.

L’émeute, premier pas vers la Révolution tranquille

Le , le président de la ligue, Clarence Campbell, impose à Richard une suspension qui l’empêcha de participer aux séries éliminatoires. Deux jours plus tard, Campbell se présente au Forum de Montréal pour assister à un match du Tricolore. S’éveille alors une rumeur grandissante dans tout le Forum : la foule ne pardonnait pas à Campbell d’avoir puni si sévèrement son idole et considérait sa présence au match (annoncée sur un ton de défi) telle une arrogance élitiste. L’étincelle mit le feu aux poudres : une bombe lacrymogène fut alors lancée en sa direction, forçant les policiers à faire évacuer le Forum. Par la suite, des gens saisirent cette occasion pour renverser et brûler des voitures, fracasser les vitrines des commerces et piller cette « zone de l’exploiteur » que représentait l’ouest de la rue Sainte-Catherine à leurs yeux. Montréal n’avait pas vécu de telles scènes depuis les manifestations contre la conscription. Dès lors confronté aux excès populaires que le contexte social provoquait, le peuple s’éveilla et se mit en marche vers la Révolution tranquille après qu’un groupe d’artistes, Les Automatistes, eut mis la table à l’aide d’un manifeste intitulé Refus global, dont Maurice Richard était l’un des éléments déclencheurs. Bien malgré lui, lors d’une soirée de hockey dans un amphithéâtre de sport, Maurice Richard lance un appel au calme à la radio.

Jacques Plante : le gardien masqué

Outre la manière de jouer au hockey, la plus spectaculaire des innovations portée par le CH pourrait être le port du masque protecteur rigide pour gardien de but, mis de l’avant par le cerbère Jacques Plante à la fin des années 1950, années où le CH gagna cinq Coupes Stanley consécutives (durant les cinq dernières années de Maurice Richard). Considéré comme l'un des meilleurs gardiens de tous les temps, ayant révolutionné la position de gardien de but (sorties hors de son filet et relance du jeu vers l'avant, couverture des angles, et détenant toujours le record de victoires d'équipe obtenu pendant ses 10 saisons en LNH), c'est le port du masque protecteur qui fit sa marque.

New York, Madison Square Garden, le novembre 1959. Un tir foudroyant du joueur de centre Andy Bathgate fracture le nez de Jacques Plante. Heureusement aux portes de la pause entre deux périodes du jeu, ce dernier peut retourner au vestiaire et s’y faire poser de nombreux points de suture afin de refermer la plaie ouverte. À cette époque, les gardiens de but ne portaient pas encore de masque protecteur car on croyait que ceux-ci nuiraient à leur vision. Seul Plante l’utilisait durant les séances d’entraînement. À sa sortie de la clinique, Plante interpella son entraîneur, Toe Blake, et lui mentionna qu’il reviendrait dans la joute sous condition d’utiliser son masque (à l’époque chaque équipe ne possédait qu’un seul gardien de but régulier). Alors Toe, qui ne voulait rien entendre depuis près de quatre saisons, n’eut d’autre choix que d’accéder à sa demande. Les Canadiens sont revenus de l’arrière pour remporter la joute ainsi que les onze rencontres suivantes, pour finalement remporter la Coupe Stanley au terme de la saison. Par la suite, plus jamais on a demandé à Plante d’enlever son masque, les adversaires en étaient d’ailleurs intimidés : la légende était née.

Boom Boom et le lancer frappé

Si Jacques Plante est reconnu comme l’instigateur du masque pour gardien de but, tous reconnaissent que c’est Bernard Geoffrion qui a inventé le lancer frappé. Effectivement, lors d’un match où ce dernier était frustré de rater la cible avec des lancers du poignet et des lancers du revers, il se met à frapper la rondelle comme si c’était une balle de golf. Le résultat fut que la rondelle fusa vers le filet pour finalement marquer un but, ce qui médusa tous les spectateurs présents au match. Une nouvelle manière foudroyante de lancer une rondelle de hockey venait de naître. Alors que Geoffrion pratiquait ses lancers pendant un entraînement au Forum, un journaliste du journal montréalais The Gazette nommé Charlie Moore épiait ses gestes. Après avoir entendu le son des lancers frappés de Geoffrion, un son lorsqu’après l’élan arrière, le bâton frappe la glace au contact de la rondelle (un premier « boom »), puis un autre lorsque la rondelle percute la bande de bois en bout de parcours (un deuxième « boom »), Moore lui colla dès lors le sobriquet de « Boom Boom Geoffrion », qui devint plus tard Le Boomer.

Les Super Séries de 1975

L’inoubliable : le CSKA Moscou contre les Canadiens de Montréal. Le « rouge-bleu-blanc » contre le « bleu-blanc-rouge », les deux meilleurs clubs de hockey au monde à cette époque. Vu par plusieurs comme le plus grand duel de l’histoire du hockey, ce fut un match d’anthologie dont on se souvient encore plusieurs décennies plus tard. Le hockey à son meilleur, tout en finesse et rapidité, viril mais sans animosité, contrairement aux rencontres précédentes entre les autres équipes de la LNH et les Soviétiques (particulièrement aux États-Unis). Trois jours plus tôt, le club de l’Armée rouge a aisément vaincu les de New York 7 à 3. En pleine Guerre froide, le match revêt dès lors un certain caractère politique : pour les joueurs des deux meilleures équipes au monde, il est impératif de gagner, et à talent brut contre talent brut, tous se préparaient à vivre une grande soirée de hockey. Ce qui est considéré comme l’un des plus beaux matches de l’histoire n’a pas fait de vainqueur (une nulle de 3 à 3), mais continue d’alimenter les discussions dans les salons et les bars trente ans plus tard. Yvan Cournoyer et Vladislav Tretiak, auteur de trente-cinq arrêts, furent choisis joueur par excellence de leur camp respectif. Aux yeux de l’entraîneur Viktor Tikhonov, Bob Gainey est cependant le joueur le plus complet au monde. Ken Dryden, qui garda les filets des Canadiens lors de cette rencontre, soutint dans son livre The Game, qu’il a joué cette partie avec un équipement abîmé. Cela aurait permis à l’Armée rouge de marquer deux de leurs trois buts.

Déjà couronnée championne en 1971 et 1973, en cette veille du jour de l’An, Montréal s’apprêtait à vivre une séquence de quatre conquêtes consécutives de la Coupe Stanley, un exploit que seul les Canadiens avait pu accomplir par le passé.

Le « Démon Blond » Guy Lafleur

Guy Lafleur est le tout premier joueur de la LNH à marquer plus de cinquante buts en une saison durant six années consécutives. Il fut le pilier de l'équipe de Montréal qui remporta quatre Coupes Stanley d'affilée entre 1975-1976 et 1978-1979. Outre ses nombreux jeux dignes d'anthologie, il fit les manchettes avec Mireille Mathieu, sa chanteuse préférée (Mme Mathieu semblait apprécier ce « sport rapide et viril ») : cette dernière, assistant à un match au Forum de Montréal et ne pouvant plus se contenir, vint presque à enjamber la bande afin de donner un bisou à cet athlète qu'elle admirait tout autant… Guy Lafleur marqua trois buts ce soir-là, un tour du chapeau en toute révérence de gentleman. Il a gagné à trois saisons consécutives le trophée Lester-B.-Pearson à titre de meilleur joueur de la LNH selon ses pairs.

On a volé la Coupe Stanley : le « Démon Blond » démarre une nouvelle tradition. Durant la saison de 1979, tout de suite après la parade dans les rues de Montréal célébrant la victoire de la Coupe Stanley, Lafleur prit cette dernière et parti en voiture sans avertir le responsable officiel. Lafleur se présenta à la maison de ses parents à Thurso, puis plaça la Coupe sur le parterre à l'avant de la maison où tous les gens pouvaient venir se faire photographier en sa compagnie. Guy Lafleur rendit la Coupe Stanley plus tard ce soir là et reçut un avertissement de la part de la Ligue lui ordonnant de ne plus recommencer. Dès ce jour, chaque joueur et membre de l'organisation de l'équipe gagnante a le droit de disposer de la Coupe Stanley à sa guise durant deux jours, pour la présenter à son village, sa ville natale, son lieu de résidence. Elle fut déjà transportée aux plus hautes cimes des montagnes Rocheuses canadiennes par un joueur, et visita plusieurs contrées d'Europe de l'Est.

Le CH, terreau pour gardiens de but

Les Canadiens ont souvent su profiter d'excellents entraîneurs de gardiens de but, tels que François Allaire , Roland Melanson et Stéphane Waite. Ainsi pourvu d'un tel atout, ils l'ont combiner avec la présence de gardien de but très talentueux pouvant mener l'équipe très loin durant la saison régulière mais surtout dans les séries éliminatoires. La présence d'un très bon gardien était autrefois extrêmement important pour accéder à la ronde suivante. De plus, les bons gardiens du Tricolore lui ont souvent permis de « sauver les meubles » lorsque les parties commençaient à mal tourner pour l'équipe, puisque le gardien de but est souvent le joueur qui peut faire la différence pour sceller l'issue d'un match. En passant de Georges Vézina, George Hainsworth, Bill Durnan, Jacques Plante, Ken Dryden, Patrick Roy et Carey Price les gardiens de but du Club de hockey Canadien ont marqué l'histoire de ce sport.[réf. nécessaire]

Rivalité avec les Bruins de Boston

Les Bruins et les Canadiens au TD Garden pendant les hymnes nationaux.

Les plus anciennes rivalités de la Ligue nationale de hockey datent de la période des Six équipes originales. Une rivalité traditionnelle s'est installée depuis cette époque entre les Canadiens et les Bruins de Boston. Aucune autre équipe de la LNH n'a jamais autant affronté un adversaire que les Bruins ont rencontré les Canadiens : à l'issue de la saison 2009-2010, les deux équipes se sont rencontrées plus de 700 fois en saison régulière et de 160 fois en séries. Ce sont les Canadiens qui mènent les débats dans les deux cas avec un total de plus de 100 victoires d'avance.

Comme pour les autres rivalités, les moments les plus intenses sont les rondes de séries éliminatoires. Ainsi, entre 1946 et 1987, les Bruins et les Canadiens se rencontrent dix-huit fois pour autant de victoires pour l'équipe de Montréal. Les Canadiens ont remporté un total de vingt-quatre Coupes Stanley dans leur histoire dont sept contre les Bruins. Lors de la demi-finale de 1952, Maurice Richard sort sur une blessure au visage après avoir reçu un coup de genou lors de la première période du septième match. Il revient au jeu avant la fin du match et inscrit deux buts à « Sugar » Jim Henry pour qualifier son équipe pour la suite de séries. Une photographie célèbre de la fin du match montre Richard le dessus de l'œil bandé avec du sang qui coule en train de serrer la main à Henry qui a quant à lui un œil au beurre noir.

Un autre moment intense de la rivalité se déroule lors de la saison 1954-1955. Le dans la patinoire de Boston, Maurice Richard en vient aux mains avec Hal Laycoe. Un juge de ligne tente à trois reprises de maîtriser Richard mais il ne parvient qu'à immobiliser le joueur québécois alors que Laycoe en profite pour lui taper dessus. Énervé, Richard se retourne et frappe le juge qui le maintient dans une position dangereuse. Il reçoit alors une pénalité de match ainsi qu'une suspension pour la fin de la saison et pour tous les matchs des séries ; Laycoe quant à lui est blanchi de toute sanction. Il s'ensuit alors une émeute et un soulèvement des partisans de Montréal, connu sous le nom de « l'émeute Maurice Richard » ou « l'émeute du Forum ».

Lors de la saison 1970-1971, les Bruins terminent premiers de la saison avec plus de vingt points d'avance sur les deuxièmes du classement et avec les quatre meilleurs pointeurs de la saison. Ils sont champions en titre de la Coupe Stanley et abordent les séries éliminatoires comme favoris pour prendre leur propre succession. Boston et Montréal sont opposés lors de la première ronde. Au cours de la deuxième rencontre, les Bruins mènent par 5 buts à 1 mais ils se font remonter pour finalement perdre 5-7 ce match puis la série. Par la suite, les Canadiens remportent leur dix-septième Coupe Stanley.

En 1988, après 18 défaites consécutives en séries éliminatoires contre les Canadiens, les Bruins, bien qu'ayant perdu le premier match, éliminent leurs rivaux pour la première fois depuis 45 ans. Depuis cette victoire, les débats se sont équilibrés entre les deux équipes, les Bruins menant par six victoires contre quatre défaites.